Suites. Photographies de Christian Milovanoff
Jusqu’au 21 janvier 2008
Musée du Louvre, Aile Sully, salle de la Maquette, 75001, 01 40 20 53 17, 9€ (6€ après 18h les mercredi et vendredi)
Cette année, le Louvre invite dans la salle de la maquette, dédiée aux artistes contemporains qui revisitent les oeuvres du musée, Christian Milovanoff. Ce photographe nous propose un travail surprenant de documentation et de montage sur les antiquités iraniennes et irakiennes.
Après Candida Höfer (2006), Jean-Luc Moulène (2005) et Patrick Faigenbaum (2004), Chrisitian Milovanoff (né en 1948 à Nîmes) expose au Louvre pour la seconde fois. Il présente ici la suite de son travail de recherches, de photographe expérimental, à la croisée des chemins entre archéologie et art.
Entre 1980 et 1986, l’artiste s’était intéressé à la peinture en ne retenant dans son cadrage que des fragments de motifs. Vingt ans après, il s’attache aux détails de bas-reliefs et de sculptures antiques. Mains, pieds, écriture cunéiforme, motifs décoratifs, sont immortalisés sur des négatifs, couleur ou noir et blanc.
Si le titre de l’exposition – Suites – est au pluriel, c’est qu’il existe un second niveau de lecture. En effet, les photographies exposent de manière successive, telle une frise découpée en morceaux, les détails retenus par Christian Milovanoff.
Les légendes des photographies précisent les coordonnées géographiques des oeuvres, là où les archéologues les ont découvertes. Ces coordonnées renvoient également à l’actualité car elles correspondent exactement aux données utilisées par les militaires en Irak. « Je souhaitais évoquer ce qui se passe en ce moment sur le terrain, de manière légère mais intentionnelle », précise l’artiste.
En un sens, ces photographies permettent de préserver de l’oubli et de la destruction militaire ces terres fertiles en trésors archéologiques, témoignant de pratiques artistiques du passé.
Cette idée de travailler sur les antiquités orientales est venue à C. Milovanoff après avoir visité le British Museum, à Londres. Mais le musée anglais n’a pas autorisé l’artiste à publier son travail. Il a donc pris des photographies clandestinement, en espérant que cette présente exposition fera changer d’avis le British Museum. Affaire à suivre!