Jusqu’au 13 octobre 2008
Musée Maillol, 61, rue de Grenelle 75007, 8€
Jusqu’au 19 septembre 2008
Cité de l’architecture & du patrimoine, Palais de Chaillot, 75116, 8€
Le musée Maillol et la Cité de l’architecture organisent de manière concomittente une exposition sur le nouveau visage de la Chine. Art et architecture sont au coeur de la problématique chinoise, particulièrement sous les feux de la rampe médiatique au cours des derniers mois.
Les incidents liés au transport de la flamme olympique ne sont pas la seule raison de l’intérêt aigu de l’Occident pour l’Empire du Milieu (Zhongguo). Le tremblement de terre du 12 mai 2008, d’une magnitude de 7,8 a ravagé le centre de la région du Sichuan. Cette catastrophe naturelle a mis en avant la fragilité d’un pays soumis, en outre, à d’intenses mutations économiques et sociales. Face à la douleur de son peuple, l’actuel régime a su montrer un autre visage que celui habituellement affiché face aux libertés individuelles: une transparence et une ouverture à l’aide internationale, inattendues.
Les artistes sont, quant à eux, passés d’une pauvreté extrême, disposant d’à peine de quoi acheter leur matériel, à une prospérité sans précédent, emménageant dans des maisons luxueuses et travaillant dans de vastes lofts. Parallèlement, toute une partie de la population urbaine vivotent de la vente d’objets recyclés, de gadgets en plastique.
Selon Alona Kagan, les artistes chinois ont été les premiers à souffler un vent de contestation à l’encontre du dogmatisme du Parti Communiste à la mort de Mao Zedong (1976). Wang Keping, qui est le seul artiste exposé au musée Maillol vivant hors de Chine, a osé toucher à la sacro-sainte figure de Mao pour le représenter en Bouddha (Idol, 1978), mettant à bas l’adoration du peuple pour son chef. « D’un point de vue occidental, ces gestes artistiques semblent banals, mais ils se révèlent extraordinaires dans le contexte d’un pays où toute expression artistique personnelle et toute consommation culturelle ont été réprimés, qualifiées de bourgeoises et sévèrement punies, parfois même de la peine capitale. De la part d’un artiste, né dans une famille d’artistes déchirée sous Mao, bannie de Shanghai et exilée dans le Nord pour y travailler dans les conditions les plus dures, un tel geste est un acte héroïque » (A. Kagan).
Plus tard, W. Keping a joué un rôle prépondérant dans le groupe des étoiles (Stars). Ce groupe d’artistes non officiels a installé ses oeuvres devant le Musée national des beaux-arts (1979). L’intérêt du public pour cette manifestation a incité les autorités à inviter le groupe à exposer à l’intérieur des murs l’année suivante. Néanmoins, l’exposition n’a duré que quelques jours, la police s’en mêlant et la fermant.
Deux expositions qui offrent chacune dans leur thématique un panorama des bouleversements qui s’opèrent si loin de la France et qui pourtant apparaissent déjà comme la nouvelle donne de notre planète globale.