Jusqu’au 11 septembre 2016
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Catalogue de l’exposition :
Musée d’Orsay, Niveau 5, 1 rue de la Légion-d’Honneur, Paris 7e
Né en suisse (dans le canton de Vaud) mais parisien d’adoption, Charles Gleyre (1806-1874) est largement méconnu du public français contemporain. Le musée d’Orsay lui consacre sa première rétrospective.
Son caractère solitaire, froid, nostalgique, misogyne – tout l’inverse de Hubert Robert en somme ! – a certainement contribué à son partiel oubli.
Pourtant, de son temps, Charles Gleyre était autant reconnu de ses pairs, de l’élite intellectuelle (Théophile Gautier, Gustave Flaubert, Gustave Planche) que du public. Son oeuvre Le Soir, plus connue sous le titre Les Illusions perdues, acquise par l’Etat en 1843 (musée du Louvre), est restée pendant un siècle l’un des tableaux favoris du peuple français.
Républicain, anticlérical, démocrate, Charles Gleyre a ouvert à Paris en 1843 un atelier d’enseignement gratuit et fécond, où se sont rencontrés aussi bien les futurs impressionnistes, d’Auguste Renoir à Claude Monet, en passant par Alfred Sisley et Frédéric Bazille. Que les tenants de la peinture néo-grecque (Jean-Léon Gérôme, Henry-Pierre Picou, Auguste Toulmouche). Et nombre de peintres anglo-saxons dont James Whistler.
L’oeuvre de Gleyre se démarque par son romantisme violent, insufflé par son voyage éprouvant en Orient – durant trois ans, il suit le philanthrope américain John Lowell Jr. de l’Italie au Soudan, en passant par Beyrouth – et son retour tout aussi difficile pour se ré-acclimater à la vie parisienne.
Le parcours de l’exposition éclaire la vie et l’oeuvre de Charles Gleyre en présentant ses toiles mises en regard de celles de ses maîtres (Léopold Robert, Horace Vernet, Louis Hersent), des élèves de son atelier (A. Renoir, J.-L.Gérôme, H.-P. Picou) et des amateurs de son style (Pierre Puvis de Chavannes, Gustave Boulanger).
« Ces rapprochements ont avant tout pour but de réinsérer l’artiste dans l’histoire de la peinture française », commente Côme Fabre, co-commissaire de l’exposition (conservateur au département des peintures du musée du Louvre).
J’ai été fascinée par ses paysages orientaux, si arides et pourtant si bouleversants, grâce à une lumière de crépuscule ou d’aube en contre-jour. Son Déluge (1856) offre une vision de matin du monde inspirée des paysages égyptiens ou turcs ; parfait mélange entre une géographie orientale et une lecture occidentale de la Genèse. Enfin, ses nus languides tardifs font preuve d’une carnation époustouflante.