Jusqu’au 27 avril 2008
[fnac:http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-CELLAR-DOOR-DOOR.htm]
Rencontre avec Loris Gréaud, Thomas Roussel, Raimundas Malasauskas, Aaron Schuster, Marc Dölger, Damien Ziakovic, le 21 février 2008 à 19h30
Palais de Tokyo, 13, av. du Président Wilson 75116, 01 47 23 54 01, 6€
A 28 ans, Loris Gréaud peut déjà se prévaloir d’un beau palmarès artistique. Il a exposé dans des capitales renommées, entre autres, Tokyo, Londres, Berlin, New York. Et Paris. Il présente aujourd’hui au Palais de Tokyo, Cellar Door, une oeuvre hors du commun, en mouvement, point de départ d’une réflexion sur la production d’une image/d’une forme. Voici ses pistes de travail.
Cellar (Cave) Door (Porte) – expression anglaise connue pour son esthétique phonétique, notamment selon J.R.R. Tolkien, auteur de la saga The Lord of the Rings (1954). Rien de tel pour aiguiser la curiosité du visiteur français…
Il faut s’approcher du rideau électrique noir pour entrer dans l’univers immatériel de Loris Gréaud (né en 1979, à Eaubonne, Val d’Oise). Une fois passé le sas d’entrée, tout de suite à gauche se trouve le coeur du dispositif, de l’organisme vivant, imaginé par l’artiste – la Bulle Studio d’où un ingénieur pilote les oeuvres de l’exposition et gère le son.
« C’est un studio de production dont les câbles et les impulsions électriques actionnent les autres bulles comme une panoplie de marionnettes. C’est un chef d’orchestre dont la tige bat le tempo du spectacle mobile » (extrait du libretto écrit par Raimundas Malasauskas et Aaron Schuster).
Car Cellar Door représente un organisme qui génère une partition étirée dans l’espace et le temps. C’est le starter d’un projet – et non sa résultante -, d’un opéra, avec une partition de Thomas Roussel et un livret de Raimundas Malasauskas et Aaron Schuster. Un conte musical, qui n’attend que d’être joué à l’Opéra. Avant de l’entendre au Palais Garnier, vous pouvez vous procurer le CD en vente à partir du 25 février 2008 (Label: La Manufacture du Disque/ EMI Music France)!
Le choix d’un conte musical se justifie par le fait qu’une partition est ce qui se prête le mieux à la relecture, à la réinterprétation, et offre la possibilité d’être rejoué à l’infini. C’est le « starter des possibles », explique l’artiste.
Et, cette partition vivante, incarne tout à la fois la production et la fabrication de l’atelier, non pas rêvé mais en plein acte de rêve, de l’artiste. « Une chaîne de montage plus stratosphérique que le haricot magique de Jack et plus déformante que le miroir d’Alice, un lieu où les câbles grimpent aux nuages, et où les nano-circuits frangent l’horizon » (extrait du libretto).
Passionné d’architecture, de mécanique quantique, Loris Gréaud est autant un artiste pluridisciplinaire, qu’un chef d’entreprise commercialisant les Celador – des bonbons qui ont le goût de l’illusion, à l’instar de ses « diffuseurs olfactifs de jus électrique » -. Fondateur d’un cinéma expérimental et producteur d’un label de musique électronique, il utilise les modes opératoires des réalisateurs de cinéma comme ceux des chefs d’orchestre pour concrétiser des projets a priori utopiques. Telles ses architectures de courant d’air ou ses sculptures invisibles (cf. Why is a raven like a writing desk, nanosculpture présentée en 2006 au Frieze Art Fair, London).
Feux d’artifice underground, dessins intergalactiques, forêt d’arbres en poudre à canon, tubes néons explosifs, film pour le vide et film périmé, faille spatio-temporelle… On nage en plein conte fantastique. Rien de mieux pour sortir de notre bulle du quotidien!