Caillebotte

Peindre les hommes

Jusqu’au 19 janvier 2025

Musée d’Orsay, Paris 7e

À l’occasion du 130ème anniversaire de la mort de Gustave Caillebotte (1848-1894), le musée d’Orsay explore le regard moderne du peintre sur ses contemporains – en particulier les hommes – et les transformations urbaines de Paris.


Gustave Caillebotte (1848- 1894), Rue de Paris, temps de pluie, 1877. Huile sur toile. Chicago, The Art Institute of Chicago. Image courtesy of The Art Institute of Chicago

En 2021, le J. Paul Getty Museum acquiert Jeune homme à sa fenêtre (1876) ; celui-ci est représenté de dos en train d’observer le nouveau Paris d’Haussmann. Un an plus tard, le musée d’Orsay achète Partie de bateau (vers 1877-1878), classé « trésor national », dans lequel un jeune homme vu de face rame dans un canot. Deux oeuvres emblématiques du travail de l’artiste qui consacre « 70% de ses tableaux de figures aux hommes », précise Paul Perrin, un des trois commissaires de l’exposition, organisée avec le J. Paul Getty Musuem.


Gustave Caillebotte (1848–1894), Partie de bateau [Canotier au chapeau haut de forme], vers 1877-1878. Huile sur toile. Paris, musée d’Orsay, acquis grâce au mécénat exclusif de LVMH. Photo : Musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Sophie Crépy

« Il ne peint pas l’Homme, mais des hommes, c’est-à-dire des individus et des existences particulières », ajoute P. Perrin. Des hommes qui vivent autour de lui (frères, amis), des passants de rue, des ouvriers ou domestiques qui travaillent dans l’appartement familial, des amateurs de sport sur l’eau. Comme lui.


Gustave Caillebotte (1848 – 1894), Balcon [Un balcon, boulevard Haussmann], vers 1880. Huile sur toile. Collection particulière. Photo © Photo Josse / Bridgeman Images

La nouveauté de son regard tient au fait qu’il plonge le spectateur au coeur de la toile et qu’il le positionne comme s’il était lui-même en train de regarder par-dessus Le Pont de l’Europe (vers 1877), un Balcon (vers 1880), un Boulevard (1880).


Gustave Caillebotte (1848 – 1894), Homme s’essuyant la jambe, vers 1884. Huile sur toile. Collection particulière. Lea Gryze c/o Reprofotografen

S’il peint des femmes nues (Nu au divan, vers 1880) à l’image de ses contemporains Degas, Renoir, Manet, Caillebotte représente de manière plus insolite des nus masculins (Homme s’essuyant la jambe, vers 1884 ; Homme au bain, 1884).


Gustave Caillebotte (1848 – 1894), Le Pont de l’Europe, 1876. Huile sur toile. Genève, Association des amis du Petit Palais, 111 © Rheinisches Bildarchiv Köln

La modernité chez lui passe par l’expression d’une « condition masculine », incarnée par son propre statut, jeune bourgeois parisien, libre, célibataire, amateur de sport, d’horticulture et féru d’amitiés.


Gustave Caillebotte (1848–1894), Raboteurs de parquets [Les Raboteurs de parquet], 1875. Huile sur toile. Paris, musée d’Orsay. Photo © musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Il dépasse sa condition de rentier pour se rapprocher des travailleurs manuels comme les Raboteurs de parquets (1875) ou Peintres en bâtiments (1877), pour lesquels il voue une admiration sincère, liés qu’ils seraient par leur amour du beau travail.


Gustave Caillebotte (1848 – 1894), Une course de bateaux [Régates à Argenteuil], 1893. Huile sur toile. Collection particulière. Photo © Caroline Coyner Photography

Dans le parcours, des oeuvres majeures côtoient des pastels méconnus, des dessins préparatoires, des photographies, des costumes de la mode masculine du XIXe siècle. L’exposition apporte un nouveau regard sur cet artiste moderne, à la fois peintre et mécène. À ne pas manquer, en dépit de la foule qui se presse au musée d’Orsay !

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