Bronzes français – De la Renaissance au Siècle des Lumières
Jusqu’au 19 janvier 2009
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Musee-MUSEE-DU-LOUVRE–tarif-journee–MULO1.htm]
Musée du Louvre, Aile Richelieu, Entrée par la pyramide 75001, 9€
…La seconde exposition, au musée du Louvre, s’intéresse à la sculpture dans son rapport à la matière, le bronze. Dès le XVIe siècle, les sculpteurs français ont recours au bronze pour réaliser portraits, décors de tombeaux, statuettes, monuments publiques, statuaire de jardins. Là encore, aucune exposition n’avait porté sur l’ensemble des bronzes français, en particulier du XVIe au XVIIIe siècle.
DEUXIEME PARTIE : LES BRONZES FRANCAIS
Le bronze français étant moins étudié que son confrère germanique ou italien, le Groupe international de recherche sur le bronze français a entrepris de pallier à ce manque. Des années de recherches et de voyages ont abouti à cette exposition qui présente des prêts exceptionnels, notamment des collections royales anglaises, des musées de Dresde, du Metropolitan Museum of Art de New York et du J. Paul Getty Museum de Los Angeles.
Présentée de manière chronologique, l’exposition se découpe en trois sections: l’évolution du maniérisme au classicisme (XVIe – première moitié du XVIIe siècle), l’essor du genre sous Louis XIV (1660-1715), le style Rocaille puis néoclassique au Siècle des Lumières.
Les artistes italiens Benvenuto Cellini (1500-1571), Giovanni Francesco Rustici (1474-1554) et Francesco Primaticcio dit Primatice (1504-1570) introduisent le Maniérisme en France. Le bronze est alors réservé à l’obscurité des églises et aux cimaises des tours. Jusqu’à ce que Primatice, invité par François Ier pour décorer le château de Fontainebleau, propose au roi de mouler les antiques de Rome, telle la Vénus du Belvédère, et de les transrire en bronze afin d’en décorer les jardins et le palais. Le bronze se dépare dès lors de son statut de matériau fonctionnel pour gagner en valeur esthétique.
Cette expérience donne l’impulsion à la reproduction d’autres antiques en bronze comme la Nymphe de Fontainebleau – point d’orgue de l’esthétique maniériste -, exécutée par Cellini et les fondeurs Guillaume Jourdain et Pierre Villain.
Les artistes italiens qui forment la Première école de Fontainebleau influencent l’art des grands artistes français du XVIe siècle, parmi lesquels Antoine Caron (1521-1599), Jean Goujon (1510-1572) illustré dans l’exposition par Le gisant d’André Blondel de Rocquencourt [contrôleur général des Finances mort en 1558], Germain Pilon (1537-1590) représenté par La Déploration du Christ, ou encore Barthélemy Prieur (1540-1511) passé maître dans l’art des statuettes (cf. Neptune, 1583).
Le bronze permet de réaliser des portraits destinés à des monuments funéraires, art dans lequel excelle Matthieu Jacquet (1545-1611). Il joue également un rôle dans la diffusion de la représentation royale comme l’attestent les portraits de Henri IV et de son épouse par B. Prieur et ceux du jeune Louis XIV (1647) par Simon Guillain (1589-1658). Cette attention portée à l’image royale annonce l’épanouissement du bronze sous le règne de Louis XIV.
Sous Louis XIV, le bronze dépasse son statut décoratif pour devenir le matériau de prédilection dans lequel sont coulées les statues de jardin du roi. Sont ainsi réalisées les statues des parcs du château de Versailles et de Marly, grâce à l’aide du fondeur zurichois Balthasar Keller (1638-1702).
Le sculpteur français Michel Anguier (1612-1686) réalise, quant à lui, la série des Dieux.
En 1692, Louis XIV commande à François Girardon (1628-1715), Anselme Flamen (1647-1717) et Gaspard Marsy (1628-1681) la fonte des Enlèvements de Proserpine et d’Orithye pour son appartement de Versailles.
L’art de la sculpture atteint son âge d’or sous le Siècle des Lumières. Suivant la mode des princes européens, les amateurs collectionnent les réductions d’après l’antique, la statuaire de Versailles, ou les modèles créés spécialement à leur intention. Ce marché est dominé par Corneille Van Clève (1646-1732), Robert Le Lorrain (1666-1743) et Philippe Bertrand (1663-1724). Leurs statues évoquent la grâce et l’élégance qui caractérisent l’époque éclairée.
L’exposition s’achève sur les bronzes de Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785) et Jean-Antoine Houdon (1741-1828) qui ont durablement marqué l’art français comme l’illustre La Frileuse, éloge du raffinement néoclassique.
Ces oeuvres en bronze sont à la fois exposées dans l’aile Richelieu et aménagées au sein du parcours permanent de la sculpture française (niveaux inférieurs de la cour Marly, crypte Girardon, cour Puget). Ce qui permet de les étudier dans le contexte général de l’histoire de la sculpture française et de les comparer avec des marbres ou des terres cuites. Un parallèle judicieux!