Scénario : Mark Russell
Illustrations : Steve Pugh
Urban Comics, 144p., 17€
Mark Russell se saisit d’un sujet effrayant et le traite avec un humour glacial : comment une poignée de milliardaires tentent d’échapper aux problèmes existentiels du commun des mortels.
L’île artificielle Freedom Unlimited a été construite dans le Golfe du Mexique pour que trouvent refuge les milliardaires face aux aléas dérangeants de l’Histoire : chute de l’investissement balnéaire en raison de la montée des eaux, réfugiés climatiques, exigences des salariés et des assurés médicaux pour un salaire et une couverture santé décents, famine et guerre de l’eau potable à venir, etc.
L’île est surveillée par des drones et monte avec les eaux pour s’assurer de la tranquillité des heureux visiteurs, qui ne peuvent passer le portique de sécurité que si leur compte en banque affiche au moins les neuf zéros requis. Dirigée par le jeune Rick Canto, qui a fait fortune dans les réseaux sociaux et est propriétaire de la société Aggrocorp Foods, Freedom Unlimited est présidée par le Business Dog dont le comportement envers ses choix de gamelles régit le cours des actions des sociétés les plus fortunées et la vie/la mort des humains…
La journaliste Shelly Bly, du Miami Herald, commence une enquête sur Aggrocorp Foods qui aurait distillé un virus de la stérilité dans un programme d’aide alimentaire en Angola. Afin de réduire la population mondiale pour lui éviter la famine… Avec l’aide d’un des participants de ce programme, elle tente de dévoiler la vérité au public. Mais ce dernier veut-il l’entendre ? Ou préfère-t-il se fier à Jean Plouc, coqueluche médiatique qui se revendique chrétien et tourne des vidéos sur une moto au fin fond du désert ?
Humour piquant à teneur cathartique qui dresse un portrait intransigeant des modes de vie de nos sociétés et des enjeux qui en découlent. Une histoire que l’on n’espère pas trop visionnaire !
