Jusqu’au 29 avril 2012
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-BERENICE-ABBOTT—AI-WEI-WEI-BEREN.htm]
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Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, Paris 8e
Si l’Américaine Berenice Abbott est célèbre pour avoir aider à faire reconnaître l’oeuvre du Français Eugène Atget, elle l’est moins pour sa propre oeuvre dont seuls quelques clichés sont populaires: ceux de l’Amérique après la crise de 1929. Le Jeu de Paume propose d’agrandir cette vision en déployant des photographies qui couvrent l’ensemble de sa carrière. Portraits, architecture et photographies scientifiques sont au coeur de cette très belle exposition.
Après Lee Miller et récemment Diane Arbus, le Jeu de Paume met en lumière l’oeuvre d’une autre femme photographe du XXe siècle: Berenice Abbott (1898-1991) qui avait l’intention de vivre centenaire car elle avait vu le début du XXe siècle et comptait en voir la fin, explique–t-elle dans le passionnant documentaire qui lui est consacré en fin d’exposition. Dommage que la salle soit si petite parce que le film ne manquera pas d’accueillir de nombreux visiteurs…
Pensant devenir journaliste puis sculpteur, Berenice Abbott, née dans l’Ohio, débarque à New York en 1918 et côtoie les artistes de Greenwich Village. Nombre d’entre-eux s’exilent à Paris au début des années 1920, attirés par cet Eldorado culturel qui leur est plus favorable que leur pays d’origine, centré sur le commerce et où ils sont mal vus.
L’influence surréaliste se perçoit dans ses effets de distorsion et de surimpression. Mais l’apprenti photographe démarque son travail par l’absence de décor, le fond étant réduit le plus souvent à un pan de mur neutre. Elle isole le sujet et met l’accent sur son attitude, la position de son corps et l’expression de son visage. Les modèles féminins expriment une ambiguïté sexuelle en portant les cheveux courts et des vêtements masculins tout en exhibant des poses suggestives. Ses portraits sont publiés dans Vogue, Vu, The Little Review puis font l’objet d’expositions personnelles en 1926 (année d’ouverture de son propre studio, avec succès) ou lors Premier Salon indépendant de la photographie à la Comédie des Champs-Elysées (1928) – véritable manifeste contre le pictorialisme, mouvement qu’Abbott dénoncera toute sa vie au profit de la photographie documentaire.
La seconde section de l’exposition présente également des tirages de son séjour dans le Sud des Etats-Unis dans les années 1930 avec sa compagne critique d’art Elizabeth McCausland, et ceux de son périple photographique le long de la Route 1 dans les années 1950.