Beauté, morale et volupté dans l’Angleterre d’Oscar Wilde
Catalogue d’exposition, éditions Skira Flammarion, 224p., 25€
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Condensé d’oeuvres reproduites de l’exposition présentée au musée d’Orsay, le catalogue de l’exposition « Beauté, morale et volupté dans l’Angleterre d’Oscar Wilde » nous plonge dans un univers esthétique où l’art se doit d’être beau, loin de toute considération utilitaire. Reprenant le concept développé par les Parnassiens de « l’art pour l’art », l’Aesthetic Movement idéalise une beauté libérée des diktats moraux de l’ère victorienne, qui osaient à peine procurer du plaisir et suggérer le charme sensuel.
Le catalogue présente des textes des commissaires de l’exposition, organisée par trois musées: le Victoria & Albert Museum représenté par Stephen Calloway (« La quête d’une nouvelle beauté »), le Fine Arts Museums de San Francisco via Lynn Federle Orr (« L’avant-garde victorienne et son contexte ») et le musée d’Orsay par Yves Badetz (« Aesthetic Movement et arts décoratifs ou les composantes d’un style »).
Le reste du livre se compose d’un petit résumé des thèmes développés dans l’exposition (« l’art pour l’art », « les esthètes, portraits et maisons », le crépuscule de l’aesthetic movement »). Mais, surtout, de magnifiques reproductions des oeuvres exposées. En particulier celles des représentants de cet esthétisme original du XIXe siècle. D’un côté les artistes du nord de Londres, réunis dans la maison de la famille Prinsel, Little Holland House, près de Holland Park: Lord Frederic Leighton, Watts, Tennyson, Julia Margaret Cameron. De l’autre – plus au sud, à South Kensington (avec la création du South Kensington Museum qui deviendra le V&A) et Chelsea, dans la maison de Dante Gabriel Rossetti, la Tudor House: Edward Burne-Jones, William Morris James McNeill Whistler, Oscar Wilde et Aubrey Beardsley.
L’Aesthetic Movement touche également la littérature (William Michael Rossetti et Algernon Swinburne), l’architecture et la décoration intérieure à travers E.W. Godwin. Leurs « Palais d’Art » – les maisons extravagante qu’ils se font construire, destinées à exprimer leur quête de beauté en toute matière, – et leur mode de vie exubérant fascinent le public et les collectionneurs.
Un très beau catalogue qui permet de saisir toute la décadence de la dernière décennie du règne de la reine Victoria.
Et pour les curieux qui se demandent pourquoi aborder le sujet à travers le catalogue au lieu de l’exposition elle-même… Tout simplement pour des raisons pratiques, les dates de la rentrée culturelle ne correspondant pas à celle du système « baby scolaire »!