Livres d’Art Flammarion, septembre 2010, 40€
Pour la rentrée littéraire 2010, les éditions Flammarion publient dans la collection Livres d’Art un très bel opus sur L’Animation japonaise – Du rouleau peint aux Pokemon de Brigitte Koyama-Richard. Suite de son premier volet, Mille ans de manga (Flammarion, 2007), l’auteur poursuit sa thèse selon laquelle les rouleaux peints, originaires de Chine, sont à l’origine non seulement de la bande-dessinée, mais aussi des films d’animation japonais. Si prisés aujourd’hui.
Professeur de littérature comparée et d’histoire de l’art à l’université de Tokyo, B. Koyama-Richard s’appuie sur des avis de spécialistes (chercheurs autant que professionnels tels Imamura Taihei, Takahata Isao, Rintarô) pour démontrer le rôle des rouleaux peints dans les mangas et les dessins animés.
Et tord le cou au passage à l’idée selon laquelle les Japonais sont historiquement et hermétiquement fermés aux influences étrangères! Certes, il faut attendre le XVIe siècle pour que la culture européenne fasse une percée au pays du Soleil Levant. Mais l’influence chinoise remonte bien plus loin.
Sans oublier la présence de nombreux yôkai (entités surnaturelles revêtant diverses formes), qui trouvent leur origine dans les rouleaux peints, les estampes xylographiques mais aussi les récits traditionnels. Aujourd’hui, on retrouve cette notion de métamorphose dans des dessins animés comme Dragon Ball, Songoku ou encore Ramma.
Pour illustrer ses propros, l’auteur a choisi des rouleaux inédits, inconnus du public occidental, contrairement à ceux classés Trésors nationaux. Ce qui permet au lecteur de découvrir des oeuvres originales, reproduites dans le livre avec grand soin et illustrées de légendes détaillées.