Jusqu’au 11 janvier 2009
Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, avenue Winston Churchill 75008, 7€
Avec une iconographie tout aussi complexe que la culture zen, les dessins de KUROSAWA Akira s’apparentent à des oeuvres autonomes qui reflètent l’atmosphère des films de ce grand cinéaste japonais. Un art qui mêle des spécificités artistiques nationales et une forte influence occidentale, liée à l’ouverture du pays sous l’ère Meiji pendant laquelle vécut KUROSAWA.
DEUXIEME PARTIE: LES DESSINS DE KUROSAWA
Les dessins de KUROSAWA Akira (1910-1998) fonctionnent comme des oeuvres à part entière, qui ne nécessitent pas d’avoir vu – même si c’est mieux! – les films du cinéaste.
Le parcours propose 87 dessins, conçus pour ses derniers films. Lors d’un entretien avec le peintre UMEHARA Ryûzaburô, KUROSAWA explique pourquoi il réalise des dessins: « […] je ne me situe pas sur un plan artistique. Je souhaite juste qu’ils servent aux acteurs et leur permettent de mieux saisir le sens ou l’ambiance de certaines scènes. »
La fascination des Japonais pour les Américains n’en demeure pas moins forte. KUROSAWA dit avoir été influencé par John Ford, tandis que lui-même a marqué Georges Lucas (Les Sept Mercenaires s’inspire directement des Sept Samouraïs de KUROSAWA) et Francis Ford Coppola.
Le cinéaste s’inspire également de sources littéraires occidentales tels Shakespeare (cf. son film Ran, synthèse du film des Sept Samouraïs et du Roi Lear de Shakespeare), Dostoïevski ou encore Tolstoï.
Descendant de samouraïs, Kurosawa commence une carrière de peintre avant de s’orienter vers le cinéma. Il ne recommence à peindre qu’à partir de 1978. Le cinéaste reçoit le Lion d’or au festival du film de Venise pour Rashomon (1950), la Palme d’or du festival de Cannes et le César du meilleur film étranger pour Kagemusha (1980). En effet, les films de KUROSAWA posent des question essentielles: Kagemusha invite le spectateur à réfléchir sur les questions d’identité et de l’ambition, Ran s’emploie à analyser la folie et la vengeance, Rêves – une série de court métrages inspirés des propres rêves de KUROSAWA – décrypte le traumatisme des attaques nucléaires.
Ainsi, l’exposition présentée au Petit Palais retrace la biographie et l’art de KUROSAWA à partir de ses dessins, qui construisent un pont remarquable entre l’Orient et l’Occident. Un voyage initiatique qui aurait plu au cinéaste.