Jusqu’au 29 juillet 2012
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Musée Carnavalet, 29 rue de Sévigné, Paris IIIe
Autodidacte, Eugène Atget (1857-1927) figure parmi les photographes les plus connus du XXe siècle. Le musée Carnavalet expose plus de 200 épreuves de son travail dédié à Paris. Loin des clichés de la Belle Epoque.
L’exposition présente les différents thèmes qui traversent l’immense travail documentaire réalisé par Eugène Atget sur le « Vieux Paris ». Anciennes rues de la capitale, jardins, quais de Seine, boutiques d’époque, métiers ambulants.
Au début de sa carrière, Atget commence par photographier des paysages et des motifs. Puis, il s’intéresse aux rues parisiennes pour les vendre en tant que modèles aux artistes. A partir de ce moment-là, il intéresse les institutions culturelles comme le musée Carnavalet ou la Bibliothèque historique de la Ville de Paris qui deviennent ses clients jusqu’à la fin de sa vie.
Issu d’une famille modeste et orphelin à l’âge de cinq ans, Eugène est élevé par ses grands-parents à Bordeaux. Après sa scolarité, il s’engage sur des bateaux et part vers l’Afrique et l’Amérique du Sud.
Il s’installe à Paris en 1878. Il souhaite devenir acteur et entre, après plusieurs essais infructueux, au Conservatoire national de musique et d’art dramatique. Il y rencontre André Calmettes, qui restera toute sa vie son ami et deviendra son exécuteur testamentaire.
Acteur de « troisième rôle », E. Atget joue en province et en banlieue parisienne. Il fréquente peintres et artistes. Lui-même ne se considérera jamais comme un artiste, bien qu’il pratique la peinture et la photographie. De fait, la plaque sur sa porte mentionne « Documents pour artistes », comme si le terme même de photographe était trop précieux pour lui. Il se voit comme un documentariste. « Ce qui ne l’empêche pas d’avoir conscience de la valeur de son travail », précise la commissaire de l’exposition, Françoise Reynaud.
En 1899, il emménage avec Valentine Compagnon, actrice, au 17 bis, rue Campagne Première (Paris XIVe) le cinquième étage d’un appartement avec balcon, qu’il occupera jusqu’à sa mort. Son voisin de quartier s’appelle Man Ray . Ce dernier lui achètera des photographies – d’où son influence sur les Surréalistes – dont une sélection est présentée dans l’exposition.
Parallèlement, l’assistante d’Atget, Berenice Abbott, lui achète régulièrement des tirages. Elle fera la promotion de son oeuvre aux Etats-Unis après sa mort. Ce qui explique la célébrité du photographe outre-Atlantique.
L’exposition présente en contrepoint l’oeuvre d’Emmanuel Pottier, contemporain d’Atget qui réalise également un travail documentaire sur les vestiges de Paris à l’aube du XXe siècle. Sans pour autant devenir connu.
Elle se termine sur les photos du maître des environs de Paris dont le château de Versailles et le parc de Saint-Cloud (étude de la végétation, des perspectives et des motifs décoratifs).
Les premières sections sur les rues de Paris (surtout centrées sur les 5e et 6e arrondissements, à ma grande joie!) et les métiers d’antan sont passionnantes. Auriez-vous imaginé des vendeurs d’abat-jour et de moulages au milieu des rues? Point de panneaux publicitaires mais les façades d’immeubles étaient recouvertes d’affiches. Point de tours à la sortie de Paris mais de vastes étendues vertes – inimaginable aujourd’hui! Le musée Carnavalet sert d’écrin naturel à cette rétrospective, son parfum d’antan seyant particulièrement bien à l’exposition.
A voir aussi au premier étage : le travail photographique de Thomas Bilanges, Vis-à-vies. Cette série se compose de diptyques créés à partir des portraits présents au sein du musée et ceux de l’ensemble du personnel, qui concourt au fonctionnement et à la préservation des oeuvres de l’institution.