Hôtel de Ville, Salon d’accueil, 29 rue de Rivoli 75004
Prolongée jusqu’au 27 mars 2007
Exposition gratuite
Pour la première fois, Cabu a l’honneur de voir exposer son oeuvre à l’Hôtel de Ville, depuis ses premiers croquis dans l’Union de Reims aux dessins politiques du Canard Enchaîné, et ses reportages dans Charlie Hebdo, en passant par le personnage du Beauf (Hara-Kiri, lancé par François Cavanna). 50 ans de croquis acides – témoignages tant des comportements politiques et sociaux contemporains que de la mouvance de l’architecture parisienne.
Jean Cabut, dit Cabu, naît le 13 janvier 1938 à Châlons-sur-Marne. Ses cahiers d’école sont déjà barbouillés de croquis, au milieu de formules chimiques! Dès 15 ans, l’artiste en herbe signe trois dessins par semaine, dans le quotidien régional l’Union de Reims. Cinq ans plus tard, il est recruté par Paris-Match. Il vit alors dans une chambre de bonne, au pied de l’Etoile, avec vue sur le Sacré-Coeur. Après la guerre d’Algérie, il revient à Paris et s’installe – il y vit toujours – dans le « village » de Saint-Germain-des-Prés, dans un milieu littéraire qui lui sied. Il croisait tous les jours Simone de Beauvoir…sauf que dans sa prime jeunesse, il ne savait pas qui était cette illustre dame!
Cabu donne de la plume – en noir et blanc – à tout vent. Il invente le personnage de BD, « le grand Duduche » (Pilote), couvre pendant 45 jours le procès de Ben Barka pour Le Figaro, dessine pour Récré A2 avec Dorothée, caricature la vie politique pour le Canard Enchaîné et Charlie Hebdo, croque le théâtre pour Paris-Presse l’Intransigeant. A la fois dessinateur et journaliste-reporter, Cabu s’approprie un style – celui du « dessinateur de presse ».
L’exposition couvre six thèmes – Paris La Seine, Paris Pouvoirs, Paris En Scène, Paris Villages, Paris Patrimoins, Paris La Rue – à travers 68 planches originales, qui représentent une vraie cartographie de la ville. Chaque quartier, chaque fonction de la ville souffre d’une caricature.
« Vive le métro aérien tellement plus gai que le trou à rats…et pourtant, on passe près de la morgue, près du Bercy à l’architecture stalinienne, près de l’emplacement du sinistre Vel’ d’Hiv’ à la station Bir Hakeim. »
« Beaubourg, c’est les viscères de Paris. C’est comme si un plombier polonais était venu réparer un percolateur et qu’il était reparti en Pologne sans avoir refermé la boîte. »
« La très très grande bibliothèque. Un jour Mitterand dit à Chirac ‘laissez-moi construire ma très grande bibliothèque, et moi je vous laisserai construire tout ce que vous voudrez autour!’ C’est ainsi que cette partie du 13ème arrondissement fut démolie pour édifier une bibliothèque ratée…encadrée de mètres carrés de pots-de-vin. »
« Saint-Germain-des-Prés était l’endroit du monde où l’on comptait le plus grand nombre de librairies…’le divan’ a été remplacé par une boutique Dior qui s’est inaugurée avec des vitrines genre ‘porno-chic' ».
Cabu témoigne, à sa manière, de son amour pour le vieux Paris – « le Paris Senior » comme on se doit de le dire aujourd’hui, dans notre langage euphémisant – sur fond d’air de Charles Trennet et de jazz. « Si Miles Davis revenait à Saint-Germain-des-Prés, où jouerait-il?…chez Léon de Bruxelles, Doner Kebab ou Pizza Pino? »
Le style de Cabu n’a guère évolué depuis les années 1960 – un trait à peine plus épuré. Il se contente d’encre de Chine, d’un mouchoir pour effacer les tâches et d’une plume. Pas d’ordinateur, pas de croquis d’après photo. Du sur place, sur le vif, toujours. Mais il a dû faire avec les évolutions techniques et esthétiques: apprendre à dessiner la Smart – fini le temps des 2CV! – les 4×4, les rollers, les japonaises férues de mode. « Aujourd’hui les Japonaises viennent à Paris acheter des fringues fabriquées en Chine…comme les Chinois demain. »
L’artiste laisse peu de place au blanc, « j’ai le souci de remplir la page. »
Alors, il faut prendre son temps pour, primo, faire la queue au vue de l’engouement du public pour cette exposition qui, finalement, se rit de chacun d’entre nous, et deuxio, savourer du regard chaque personnage, chaque lieu, chaque trait d’esprit.
Et pour ceux qui n’auront pas le loisir de venir sur place, voici quelques perles encore:
« Ne dites plus ‘George V’, il a été racheté par des rois du pétrole, dites ‘Abdullah V’. »
« Chaque soir, les ânes du jardin du Ranelagh rentrent à l’écurie…rien à voir avec certains animateurs de Radio France. »
« République-Bastille, ce jour-là, des barbares islamistes moyenâgeux osent emprunter l’itinéraire des Libertés…pour imposer le voile… »
« Da Vinci Code, le best-seller, emmenait les touristes au Louvre, à l’église Saint Sulpice…mais oubliait l’Hôtel de Ville. ‘Et dans les oubliettes de la tour Tibéri, les emplois fictifs de la mairie de Paris’! »
Monsieur, Je lis que vous auriez croqué le théâtre de Chalons sur Marne.
Je suis à la recherche de la représentation d’un pierrot et d’un pollichinel qui ornaient une loge de ce théâtre.
Pouvez-vous m’aider dans ma recherche?
Merci d’avance.
M. Bonhomme
Bonjour,
Je ne connais malheureusement pas Cabu personnellement, cela va m’être difficile de vous aider d’une quelconque manière!
Bon courage…
Sophie
bonjour madame je voudrai savoir de quelle facons vous ai venu l’idée de penser au surnom de duduche?