Jusqu’au 5 février 2012
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Jeu de Paume, 1 place de la Concorde 75008
Première rétrospective française consacrée à Diane Arbus, présentée au Jeu de Paume. Plouf! Pour être honnête, je n’ai pas eu de révélation car j’avais découvert cette photographe à Londres, au V&A, lors de l’exposition, judicieusement nommée « Diane Arbus Revelations » (octobre 2005). Pour autant, l’exposition parisienne présente un atout majeur: un cabinet chronologique, détaillé et intime.
Le coeur de l’exposition présente tous les grands clichés de cette photographe new-yorkaise qui a eu une courte carrière entre les années 1950 et 1970.
Deux éléments caractérisent son travail. Son goût prononcé pour l’alter ego, en particulier, marginal – les travestis, les forains, les nudistes, les excentriques, les handicapés, et même les jumeaux – autre bizarrerie des lois de la génétique! D’autre part, son choix de travailler à partir de 1962 avec un Rolleiflex 6×6 et non un 35mm comme la plupart de ses contemporains.
Ce format lui apporte un style classique mais trompeusement formel. C’est ainsi qu’en 1972, elle devient la première photographe américaine à être exposée – à titre posthume car elle se suicide en 1971 dans son appartement de Westbeth (coopérative d’artistes de Greenwich Village) – à la Biennale de Venise. De son vivant, l’artiste exposera deux fois (au MoMA, en 1965 et 1967), à chaque fois dans des expositions collectives.
Le cabinet chronologique offre, outre le détail de sa biographie et de sa représentation physique, des citations et des extraits de ses réflexions écrites, qui permettent d’aborder son oeuvre plus en profondeur.
On peut ainsi y lire: « Vous voyez quelqu’un dans la rue et ce que vous remarquez essentiellement chez lui, c’est la faille. […] Toute notre attitude est comme un signal donné au monde pour qu’il nous considère d’une certaine façon, mais il y a un monde entre ce que vous voulez que les gens sachent de vous et ce que vous ne pouvez pas les empêcher de savoir. Et cela a un rapport que j’ai toujours appelé le décalage entre l’intention et l’effet ».
Et c’est ce décalage, cette différenciation que Diane Arbus parvient finement à mettre en valeur dans ses photographies. Qu’elle décrit comme « la preuve que quelque chose était là et n’est plus. Comme une tache. Et leur immobilité est déroutante. On peut leur tourner le dos, mais quand on revient, elles sont toujours là en train de vous regarder »(1971). Une sensiblité à fleur de peau que ses clichés révèlent avec une grande pureté.
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