Le père de l’impressionnisme
Une collection particulière
Jusqu’au 31 août 2015
Musée Marmottan Monet, 2 rue Louis Boilly, Paris 16e
Le musée Marmottan présente la collection de Yann Guyonvarc’h, industriel français qui a rassemblé un fonds unique consacré à Eugène Boudin (1824-1898), père de l’impressionnisme, et dont Monet ne cessera de répéter : « Je dois tout à Eugène Boudin ».

Le parcours présente l’évolution de la carrière de Boudin, des images du lancement des stations balnéaires normandes aux vues pittoresques de Venise (1892, 1895) ou du Midi, en passant par les régions où il a déposé son chevalet comme la Bretagne, le Havre, Bordeaux, la Belgique, ou les Pays-Bas.

L’exposition porte une attention particulière aux dessins et aquarelles de Boudin, souvent moins connus que ses vues de la plage de Deauville ou Trouville et ses cieux moutonneux.

Né à Honfleur dans une famille modeste, Boudin est l’un des premiers artistes français à travailler sur le motif en extérieur. Il aime rendre les effets atmosphériques changeants, les nuances de bleu de la mer et du ciel et le verdoyant des collines normandes. Il ne réalise pas toute sa toile dehors : il croque sur le papier ses impressions avant de faire les finitions en atelier. « Mais il fait tout pour que ses toiles gardent un aspect spontané », commente Laurent Manoeuvre, commissaire de l’exposition.

Le marchand d’art Paul Durand-Ruel soutiendra autant Boudin que Monet. Ce dernier l’invite à la première exposition impressionniste en 1874. Mais E. Boudin se détourne du mouvement, ne trouvant pas les oeuvres assez rigoureuses techniquement.
De son premier métier de papetier-encadreur, il garde l’influence des lithographies hollandaises anciennes pour les scènes de pêche. Il admire également les peintres de l’école de Barbizon à qui il emprunte les scènes de la vie rurale.
La scénographie d’un rouge éclatant pourrait surprendre. Mais « elle reprend la couleur du tissu qu’Eugène Boudin avait utilisé pour présenter ses oeuvres, qui apportait un reflet particulier avec la lumière du soir », précise L. Manoeuvre.

Plus que ses vues de pâturages normands, ce sont les femmes à la toilette élaborée, les variations des couleurs de l’eau dans ses marines, et la chaleur des teintes de Venise qui m’ont ravie. L’équilibre des compositions, les touches de pinceau tantôt fluides tantôt nerveuses, les dégradés de couleurs ne peuvent qu’enchanter les sens.
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