Jusqu’au 22 juin 2025
#Expo_OursPeluche
Musée des Arts décoratifs, 107 rue de Rivoli, Paris 1er
Exposition joyeusement régressive, Mon ours en peluche au MAD Paris revient sur l’histoire de ce jouet, dont l’iconographie remonte à la Préhistoire…
Des onomatopées dessinées qui incarnent le grognement de l’ours invite le visiteur à entrer dans l’exposition. Animal féroce transformé en peluche doudou, l’ours fétiche dévoile ici son histoire à travers 130 peluches issues des collections du MAD.
La première salle retrace les premières représentations d’ours dans les grottes de Lascaux et les colliers de dents d’ours, portés en signe de bravoure. Pendant l’Antiquité, les hommes admiraient cet animal sauvage en raison de ses capacités de combat. Au Moyen-Âge, le catholicisme a cherché à éradiquer ce culte païen, en associant son image au diable (tapisserie de l’Ensevelissement de saint Denis, vers 1520) et aux péchés. Dans Le Roman de Renart et les Fables de La Fontaine, l’ours incarne stupidité, paresse et gourmandise. Il est remplacé par le cerf comme roi de la forêt et par le lion comme roi des animaux. Domptable, il devient une bête de cirque exhibé dans les villes.
Au XIXe siècle, les premiers jouets mécaniques apparaissent. L’ours devient un automate avec des yeux en perles de verre, il est recouvert de fourrure animale.
En 1902, au cours d’une chasse, Theodore Roosevelt refuse de tirer sur un ourson. Morris Michtom s’inspire de ce fait médiatique pour créer le célèbre Teddy bear. La même année en Allemagne, Margarete Steiff imagine le premier ours en peluche articulé. Ce succès commercial de part et d’autre de l’Atlantique transforme l’animal féroce en un doudou symbole de douceur.
La littérature et la culture populaire s’emparent de ce personnage aux formes chaleureuses. Winnie l’Ourson, Paddington, Petit Ours Brun, Les Bisounours deviennent les héros de livres, dessins animés, et jouets. Sa texture évolue pour devenir plus moelleuse et incarner le doudou par excellence des enfants. Le pédiatre et psychanalyste britannique Donald Winnicott dévoile son importance dans la construction de l’enfant comme objet transitionnel entre la réalité extérieure et le monde intérieur.
Si le tableau d’Ulala Imai – dans lequel des ours habillés en kimono semblent gentiment se promener au milieu de plantes vertes (Care, 2024) – respire la sérénité, ce n’est pas le cas avec le Sein nounours d’Annette Messager (2015), un brin terrifiant. Sans parler de la chambre-boudoir de Charlemagne Palestine dans laquelle l’amoncellement de peluches du sol au plafond semblent nous interpeller de l’au-delà.
Je préfère le rassurant Fauteuil Chubby Baloo d’AP Collection, ou les manteaux cocooning Nounours de Jean-Charles de Castellbajac et Black Teddy Bear Coat de Moschino. Les adultes peuvent maintenant se promener avec leur doudou sans que cela soit considéré comme puéril 😉
Une exposition familiale, à la fois pédagogique, ludique, et câline !