Christofle

Une brillante histoire

Jusqu’au 20 avril 2025

#Expo_Christofle

Musée des Arts décoratifs, 107 rue de Rivoli, Paris 1er

Une scénographie époustouflante pour des pièces d’orfèvrerie renversantes. C’est ce que propose le Musée des Arts décoratifs dans ses galeries habituellement dédiées à la mode. L’exposition revient sur le savoir-faire de la maison française, renommée dans le monde entier depuis près de deux cents ans.


Vase cornet, collection Dinanderies — Christofle. Dessinateur
Luc Lanel (1893-1965), 1928. Alliage de cuivre argenté et patiné
Conservatoire Bouilhet Christofle © Christophe Dellière

Christofle constitue la marque de référence des services de table offerts aux mariages, des couverts utilisés par les compagnies de voyage, sur les tables des palaces aussi bien que celles des réceptions officielles qu’elles soient royales, impériales et aujourd’hui présidentielles.


Étapes de dorure partielle d’une cuillère de table Jardin d’Eden — Christofle. Marcel Wanders (né en 1963), designer
2018. Métal argenté et doré Conservatoire Bouilhet Christofle © Gwenaëlle Dautricourt pour Christofle

Cette fructueuse histoire qui illustre le savoir-faire à la française commence dans les années 1830. Bijoutier de formation, Charles Christofle achète à George R. Elkington (1842) des brevets d’argenture et de dorure par électrolyse : grâce au courant électrique, une fine couche d’or ou d’argent se transfère sur la pièce de métal lui donnant l’aspect d’un métal précieux.


Coffee cup, Objets Miroir — Christofle. Designer Ramdane Touhami
(né en 1974) pour Art Recherche Industrie, 2022. Métal argenté Conservatoire Bouilhet Christofle © Christophe Dellière

Cette innovation permet d’introduire les services de table, autrefois en argent massif réservés à une élite, dans les foyers domestiques. Son fils Paul et son neveu Henri Bouilhet poursuivent cette révolution qui va s’étendre aux bijoux, sculptures (comme la lampe sur pied XXL composée de 17 lumières qui introduit l’exposition, Jardin d’Eden), reproduction d’oeuvres d’art antiques par galvanoplastie. De nos jours, live box, boîtes à chaussures, mugs de café sont ainsi transformés en pièces de design.


Pelle à fraises Manche fraisier — Christofle, 1894. Métal argenté Conservatoire Bouilhet Christofle © Christophe Dellière

Trois salles sont ensuite consacrées aux chefs-d’oeuvre présentés lors des Expositions universelles de 1851 à 1925, pour lesquelles la maison Christofle remporte systématiquement la médaille d’or. Une toile de Jules-Alexandre Grün (1868-1938) illustre la fin d’un dîner éclairé aux nouvelles lampes électriques et par des jardinières lumineuses de table (Fin de souper, 1913).
Japonisme, chinoiseries et Art déco sont les tendances qui se succèdent au fil de ces Expositions spectaculaires.


Table dressée pour la salle à manger de première classe du paquebot Normandie, service de table Transat et couverts Atlas — Christofle
Dessinateur Luc Lanel (1893-1965), 1933-1935. Paris, musée des Arts décoratifs et collection de Saint Nazaire Agglomération Tourisme-Écomusée © Christophe Dellière

Le parcours se poursuit avec la reconstitution des services de table des grands hôtels (Ritz) ou restaurants telle la légendaire presse à canard de la Tour d’Argent (je préfère celle à homard !) et ceux à bord des prestigieux avion Concorde, Paquebot Normandie, train L’Orient Express…


MOOD by Christofle × Karl Lagerfeld — Christofle. Auteur du modèle, le couturier Karl Lagerfeld (1933-2019), 2018. Acier, métal argenté, polymère. Conservatoire Bouilhet Christofle © Studio des fleurs pour Christofle

À partir des années 1920, la maison Christofle collabore avec les grands noms de la mode (Karl Lagerfeld, Pharrell Williams) et du design comme Gio Ponti (1891-1979), Andrée Putman (1925-2013) et son vertigineux service de table Vertigo (2002-2009). Les assiettes, couverts et verres semblent voler dans l’espace grâce aux fils ténus transparents, le tout sur un air de musique inspirant ; le seul petit élément qui manquait dans le reste de l’exposition !

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