Arts de l’ayahuasca en Amazonie péruvienne
Jusqu’au 26 mai 2024
Musée du quai Branly – Jacques Chirac, Galerie Est, Paris 7e
Le musée du quai Branly consacre une exposition sur les visions hallucinogènes perçues par les chamanes péruviens après avoir bu la boisson végétale de l’ayahuasca. Qualités esthétiques, revendication politique, quête de spiritualité sont au coeur du débat que provoquent les substances psychotropes.
Dans la communauté autochtone des Shipibo-Konibo, les visions chamaniques sont transposées sur différents supports comme le textile, la poterie, la sculpture, les perles. Reptiles, végétaux, motifs géométriques, quelques personnages parfois hybrides, composent la sémantique de cet art visionnaire, réalisé dans un foisonnement de détails et de couleurs.
Le pionnier de cet art visionnaire se nomme Pablo Amaringo (1938-2009). À sa suite, le peintre et anthropologue Luis Eduardo Luna a créé l’école de peinture amazonienne Usko-Ayar en 1986. La notoriété de cette nouvelle génération d’artistes a dépassé le continent sud-américain au point d’être aujourd’hui représenté sur le marché de l’art mondial.
Des artistes et des touristes occidentaux sont arrivés sur le sol amérindien, en quête d’une nouvelle forme de spiritualité. Les premiers à s’y être intéressés à la fin des années 1950 sont William Burroughs et Allen Ginsberg, dont ils tirent l’ouvrage Lettres du Yage (1963). Aldous Huxley contribue à populariser la culture psychédélique dans Les Portes de la perception (1954).
Le parcours sur clôt sur une installation audiovisuelle en réalité virtuelle, née de la collaboration du cinéaste Jan Kounen avec la communauté des Shipibo-Konibo pour faire ressentir l’expérience visionnaire provoquée par l’ayahuasca. C’est à la fois esthétique, hypnotique et troublant ; il ne faut pas avoir peur des reptiles qui vous absorbent et vous touchent, ni être acrophobe !