Le Louvre invite le musée Capodimonte
Jusqu’au 8 janvier 2024
Musée du Louvre, Paris 1er
Pour inaugurer son partenariat avec le musée de Capodimonte (Naples, Italie), le musée du Louvre accueille quelques-uns des chefs-d’oeuvre napolitains, mis en regard des peintures italiennes du XVe au XVIIe siècle des collections nationales françaises. Une exposition d’un format inédit à travers plusieurs salles du musée.
Non loin de Pompéi, Naples est souvent délaissée des visiteurs en dépit de sa baie à couper le souffle. Elle est surtout le berceau du Capodimonte, situé dans l’ancienne résidence de chasse des souverains Bourbon, dotée d’un immense parc (il Bosco).
Si le musée figure dans de nombreux livres d’histoire de l’art, c’est qu’il dispose d’un atout majeur : il possède des oeuvres de l’ensemble des écoles de la peinture italienne. Une collection acquise principalement grâce aux Farnèse et aux Bourbons.
Cette exposition permet ainsi au musée du Louvre de combler les lacunes de ses propres collections. Citons Masaccio (Crucifixion), artiste majeur de la Renaissance florentine. Il offre ici un point de vue étonnant et audacieux pour l’époque, avec la tête du Christ engoncée dans son tronc, sans cou. Première tentative plastique d’une perspective en contreplongée.
Le Louvre ne possède pas non plus d’équivalent de grand tableau d’histoire de Giovanni Bellini telle La Transfiguration.
Parmi les oeuvres phares du parcours figurent Danaé et le Portrait de Paul III Farnèse de Titien ; l’élégante jeune femme de L’Antea du Parmesan (1535) ; Atalante et Hippomène de Guido Reni dont le jeu de diagonales forme une chorégraphie picturale époustouflante. Leonello Spada dépeint avec Caïn et Abel (1612-1614) une violence esthétique à l’égale de celle de Judith décapitant Holopherne d’Artemisia Gentileschi.
La salle de la Chapelle expose en son centre quatre oeuvres gigantesques offrant un panorama de la vue de Naples. Derrière, une oeuvre inattendue de Warhol représente le Vésuve. La salle présente aussi une incroyable sculpture en porcelaine (La Chute des Géants, 1785) de Filippo Tagliolini, destinée à orner le centre de la table de la salle des banquets.
Pour terminer, ne manquez pas la salle de l’Horloge avec notamment des cartons de Michel-Ange (Groupe de soldats). Ou ceux de Raphaël (Moïse devant le Buisson ardent), préparatoires à des fresques du Vatican.
Cette exposition en binôme est l’occasion d’arpenter le parquet boisé, gaiement crissant, du Louvre pour admirer les oeuvres napolitaines. Mais aussi observer avec un nouveau regard les chefs-d’oeuvre des collections françaises. La confrontation est tout simplement magistrale.