Un astre dans les arts
Jusqu’au 29 janvier 2023
Musée Marmottan Monet, 2 rue Louis-Boilly, Paris 16e
Le musée Marmottan Monet présente une exposition sur la représentation du soleil dans les arts, de l’Antiquité à nos jours. Compilation de chefs-d’oeuvre, attention aux yeux !
Claude Monet, Impression, soleil levant, 1872. Huile sur toile © Paris, musée Marmottan Monet / Christian Baraja SLB
Pour célébrer le bicentenaire de l’oeuvre phare de Claude Monet, Impression, soleil levant, réalisée le 13 novembre 1872, depuis la chambre d’un hôtel du Havre, vers 7h15, et qui deviendra le symbole de la naissance du mouvement impressionniste, le musée Marmottan Monet revient sur l’évolution de la représentation de cet astre qui incarne la lumière et la joie.
Amulette en forme d’enfant, image du soleil renaissant, 3e quart IIe millénaire avant J.-C.. Faïence © Genève, Fondation Gandur pour l’Art, Genève / Grégory Maillot
Le parcours suit l’évolution de son image, de son statut de divinité (Râ) à sa personnalisation de la beauté (Apollon) et de la puissance (Louis XIV).
André Derain, Big Ben, 1906. Huile sur toile. Troyes, musée d’art moderne de Troyes, collections nationales Pierre et Denise Levy © Olivier Frajman photographe © ADAGP, Paris 2022
Deux toiles de Turner jouent le rôle de transition entre la vision idéalisée d’un Claude Lorrain (L’Embarquement de sainte Paule à Ostie, vers 1650) et celle de Monet ou de Derain (Big Ben, Londres, 1906) sur leur observation de la réalité de la nature, du moins telle qu’ils la perçoivent.
Paul Signac, Le Port au soleil couchant, Opus 236 (Saint-Tropez) 1892. Huile sur toile © Postdam, Hasso Plattner Collection / Recom Art, Berlin
Le développement de la photographie et les progrès scientifiques permettent d’analyser la constitution du soleil (prêt du cercle répétiteur de Jean-Nicolas Fortin par l’Observatoire de Paris). Les artistes ne peignent plus ce qu’ils croient connaître du soleil mais ce qu’ils voient « scientifiquement ». « Ainsi Signac peint depuis son atelier d’après une photographie tandis que Monet peignait devant le motif », commente Marianne Mathieu, commissaire de l’exposition.
Les artistes modernes s’emparent du sujet. L’astre solaire illustre la tragédie de la Première Guerre mondiale chez Otto Dix avec un champ enneigé survolé de corbeaux, dans une lumière solaire crue.
Valdemar Schønheyder Møller, Coucher de soleil, Fontainebleau, c. 1900. Huile sur toile © SKM National Gallery of Danemark / Jakob Skou-Hansen
Puis, avec Einstein et sa découverte de la relativité générale, soit la perpétuelle expansion de l’Univers, c’est la fin de l’héliocentrisme. Dès 1900, l’artiste danois Valdemar Schønheyder Møller représentait un coucher de soleil décentré sur la forêt de Fontainebleau. Deux siècles plus tard, Gérard Fromanger place des humains dans un arrière-plan de cercles concentriques colorés avec différents astres qui représentent l’Espace (Impression, soleil levant, 2019).
Gérard Fromanger, Impression, soleil levant, 2019. Acrylique sur toile. Collection Anna Kamp © Studio Christian Baraja SLB / Fonds de dotation Fromanger
Un somptueux parcours, avec des oeuvres rayonnantes (Turner, Rubens, Le Lorrain, Friedrich, Denis, Pissarro, etc.) ; à ne pas manquer !
