Du mythe à l’histoire
Jusqu’au 21 août 2022
Bibliothèque nationale de France F.-Mitterrand, Paris 13e
La BnF, gardienne des archives de la Société de Géographie, célèbre son 200e anniversaire avec une exposition sur « Les visages de l’exploration au XIXe siècle ». Elle met en avant les aventuriers qui ont exploré les contrées lointaines, et ceux qui les ont aidés sur place. Généralement oubliés de l’Histoire.
« La Société de géographie est l’une des plus anciennes Sociétés savantes françaises et la doyenne des Sociétés de Géographie du monde » (source: Wikipédia). Cocorico ! Elle a été fondée en 1821 à l’Hôtel de Ville de Paris par 217 personnalités dont Laplace, Champollion, Cuvier, Chaptal, Denon, Lussac, Berthollet, Chateaubriand, etc.. Parmi ses membres connus, citons J.-B. Charcot, le maréchal Lyautey, Jules Vernes, Albert de Monaco…
L’exposition retrace les trois temps inhérents à l’exploration : la préparation du voyage, la pratique du terrain, le compte-rendu écrit et/ou la diffusion d’images au retour du voyageur.
Le parcours met en avant les explorateurs européens autant que les différents personnages – des souverains orientaux, guides, interprètes aux porteurs -, indispensables à la réussite des missions. On retrouve les célèbres figures de Brazza, Gallieni, Dumont d’Urville ou Charles de Foucauld. Plus étonnantes sont les exploratrices Gabrielle Vassal et Octavie Coudreau. Ou encore Joseph Martin et son guide toungouse, l’explorateur peul El-Fellati, le lettré Nain Singh, l’ancien esclave Apatou qui accompagne Jules Crevaux en Amazonie.
Carnets de voyages, cartes, photographies et objets collectés (parfois pillés) rendent compte du quotidien de l’exploration, accompagné de mises en scène scénographiques (cabinet de travail parisien, campement de nuit dans le désert du Sahara, conférence-projection donnée par la Société de Géographie).
L’enjeu de l’exploration pour les Européens était à la fois scientifique : approfondir les connaissances géographiques, archéologiques, et anthropologiques. Mais aussi, repérer les ressources exploitables et affirmer la supériorité intellectuelle des Occidentaux par rapport aux populations locales, à qui l’on apportait « la connaissance ».
Une exposition qui apporte un regard frais sur les mythes de l’exploration et sur l’attrait du lointain. Dont l’aura n’a pas faibli depuis le XIXe siècle – du moins pour moi !
À la sortie de l’exposition, vous pouvez enchaîner avec « L’aventure Champollion » (jusqu’au 24 juillet 2022) pour devenir un expert en hiéroglyphes ;-)