Invitation à quarante créateurs
Du 19 mai au 3 octobre 2021
Musée des Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli, Paris 1er
Me voilà de retour au MAD ! Pour une exposition sur les créations de quarante artistes (designers, créateurs, graphistes et artisans), suivi.e.s pendant et après le confinement. Leurs oeuvres entrent en résonance avec les collections modernes et contemporaines du musée. Vertigineux !
Le parcours présente à la fois les nouvelles acquisitions (signalées dans l’exposition par un cartel au fond vert) et les créations « covidiennes » (cartels rouges). Onze commissaires ont collaboré pour mener à terme ce projet, dont l’exposition a été par deux fois reportée. Finalement, le musée retombe sur ses pieds avec sa réouverture au public le 19 mai en concordance avec la saison !
Pour symboliser ce renouveau, le Papillon de Mathieu Ducourneau ouvre le bal avec ses envies de liberté.
Le studio graphique néerlandais Studio Lennarts & De Bruijn récrit sur le célèbre moto Home Sweet Home pour devenir Home Stay Home, sous la forme d’un graffiti de rue. Une autre de leurs affiches représente le plateau de jeu du Monopoly, dont les cases d’hôtels ont été remplacées par des « no public transport« , « always keep your distance« , et au centre est écrit en gros « get off the streets -> get on the table« .
Confinement synonyme de lecture. Patrick de Glo de Besses imagine une bibliothèque sous forme de consoles aux couleurs de printemps et dont les parois imitent des fenêtres.
Fanette Mellier crée un recueil dont chaque page livre une matriochka de plus en plus minuscule, éditée avec beaucoup de précision par une petite maison d’édition, l’Édition du livre.
Confinement synonyme de retour à l’usage des mains et des matériaux locaux. Erwan Bouroullec a fabriqué un bureau et deux tabourets pour sa fille, à partir du bois de son jardin en Bourgogne.
Constance Guisset, confinée en Normandie avec ses enfants, a collecté des matériaux de plage (coquillages, bois flotté, etc.) pour réaliser des dessins dont les formes ressemblent étrangement à des masques effilochés.
Pia Maria Raeder crée des miroirs inspirés de l’océan. Elle colle et enchevêtre des baguettes de hêtre, laquées ensuite par un procédé de métallisation.
Confinement synonyme de lenteur. Marion Delarue reprend la tradition des femmes japonaises de la période d’Edo d’attacher leurs cheveux avec des piques ou des peignes en forme de demi-lune. Elle tire des différentes essences travaillées à l’état brut leurs motifs « naturels ».
Le duo anglais Gavin et Alice Munro crée des chaises en laissant croître des saules dans leur verger et dont le ramage servira à confectionner d’un seul tenant le mobilier.
Confinement synonyme de rêve de retrouvailles sociales. Alexandre Benjamin Navet reproduit des vues de tables dressées en extérieur dans des couleurs chatoyantes.
Manuel Warosz dessine avec beaucoup de grâce des fleurs au crayon, sans aucune retouche, pour envoyer des messages émotionnels à son entourage en les publiant sur Instagram.
Alexandre Humbert réalise un film dans le musée vide laissant s’exprimer l’impatience des objets d’être admirés par les visiteurs !
Le parcours est vaste, riche, tout à fait joyeux quant à l’imagination sans fin des artistes. À l’opposé de la morose ambiance covidienne, une bouffée de good vibrations nous envahit à la sortie de cette exposition !