Des images et des hommes
Jusqu’au 21 juin 2021
Musée national des arts asiatiques-Guimet, 6 place d’Iéna, Paris 16e
Le 11 mars 2001, les Talibans détruisent deux grands bouddhas (38 et 55 mètres de haut) dans le site archéologique de Bamiyan, en Afghanistan. Le musée Guimet revient sur ce lieu sacré, symbole de la civilisation, du passé humain et – par cette attaque – de l’atteinte à la mémoire. L’exposition ouvre aujourd’hui en ligne et un vernissage aura lieu sur Facebook à 19h.
La salle d’exposition est petite mais les oeuvres sont poignantes. Elles mêlent des photographies d’archives, des oeuvres issues de fouilles archéologiques, le tout face à un splendide panorama photographique (2016) du plasticien Pascal Convert, qui a voulu « capturer l’empreinte de la falaise ».
Cette falaise se trouve sur la route de la soie, voie d’échanges historiques entre l’Europe et l’Inde et l’Asie Des symboles que les Talibans ont voulu détruire et partager. Leurs images ont fait le tour du monde six mois avant l’attaque des tours jumelles du World Trade Center de New York.
Le musée Guimet met en avant sa résistance à ces attaques (et au Coronavirus en maintenant un vernissage presse en petit comité, ce en quoi je suis très reconnaissante !) grâce à la présentation de pièces historiques retrouvées sur le site. Telles ces deux mains gigantesques de bouddha, ayant conservé des restes de feuilles d’or, mais dont on ne sait pas si elles appartenaient à la même sculpture.
On admire également des gouaches de Jean Carl (1900-1941) dont Musiciennes d’après un relevé fait in situ en 1937 (l’original date du VIIe siècle). Ou encore une représentation de La Vallée de Bamiyan, vue depuis le Grand Bouddha (1931), d’Alexandre Jacovlev (1887-1938), au fusain sur papier. Deux oeuvres que vous pouvez voir sur le compte twitter d’Artscape.
J’espère que le vernissage online sur Facebook sera de meilleure qualité que celui proposé par le musée du quai Branly-Jacques Chirac au sujet d' »Ex-Africa » (Culturebox). Car cette petite exposition mérite que l’on s’y attarde ; surtout si le musée rouvre au printemps, vous pourrez poursuivre votre visite par la salle des arts bouddhiques au Tibet et au Népal où sont exposés des trésors. Gardons espoir !