Promenade immersive, trésors archéologiques, nouvelles découvertes
Jusqu’au 02 novembre 2020
Grand Palais, Salon d’Honneur, entrée square Jean Perrin, Paris 8e
Grâce à l’exposition immersive numérique organisée au Grand Palais, nous voilà transportés en l’an 79 de notre ère, déambulant dans la strada di balconi, à Pompéi. On croyait tout savoir de cette riche ville romaine, subitement réduite à néant, mais les récentes fouilles et l’immense chantier de restauration entrepris pour sauvegarder ce site inscrit au patrimoine de l’UNESCO n’a pas fini de révéler ses trésors…
Le parcours nous introduit par le biais des objets de la vie quotidienne dans la ville de Pompéi et ses fastueuses villas romaines. Des fouilles du passé, nous avançons vers les récentes découvertes – notamment tout un nouveau quartier – grâce à une scénographie fluide qui joue des jeux de transparence entre les salles et projette des animations (fresques, enfants jouant dans la rue, adultes se promenant) sur les cimaises. Avec au centre des 12000 mètres carrés d’exposition, l’apothéose du spectacle : des gradins qui permettent de s’assoir pour assister « en live » à l’éruption du Vésuve.
Comme à l’Atelier des Lumières, le visiteur peut admirer des reconstitutions 3D pour découvrir en musique les dernières fouilles archéologiques qui ont mis à jour des fresques saisissantes représentant des animaux, un portrait intact d’une femme élégante, des amulettes, un lapin en marbre une mosaïque du nympheum Ariane et Dionysos, des instruments de musique (deux flûtes en bronze et en os), des squelettes humains. Dont les moulages passent aujourd’hui dans les scanners (cf. documentaire en rediffusion sur Arte 7) !
Située sur des terres fertiles, Pompéi prospérait sous l’Antiquité grâce à son commerce et son artisanat. La ville s’appuie sur un port dynamique qui s’ouvre sur le fleuve Sarno. Les vies publique et religieuse se déroulent sur le forum, vaste place dominée à l’est par le temple de Jupiter. Du jour au lendemain, la population de Pompéi est anéantie.
Le première campagne de fouilles est lancée par Charles III d’Espagne en 1748. Après l’écroulement de la maison des Gladiateurs en 2010, la communauté internationale prend conscience de la nécessité de préserver les ruines enfouies sous la lave. Sept ans plus tard, de nouvelles fouilles sont organisées pour sécuriser les espaces non encore explorés.
« Pour la première fois, les technologies modernes sont utilisées », rapporte Massimo Osanna (directeur du Parc archéologique de Pompéi, professeur d’archéologie à Naples, et commissaire de l’exposition). « Archéologues, archéozoologues [pour déterminer le régime des habitants], archéobotanistes [pour étudier les espaces verts très importants dans les villas romaines], anthropologue [pour examiner les restes des victimes à l’aide des analyses ADN], et volcanologues ont formé une équipe internationale qui a travaillé de concert pour poursuivre les découvertes de ce site emblématique de la civilisation romaine. »
Une exposition sensorielle qui renouvelle le regard que l’on porte sur ce site archéologique, visité par près de 4 millions de visiteurs tous les ans. Elle met à la fois en avant la vie tragique des Pompéiens et la folle aventure que constitue sa redécouverte.