Berthe Morisot

1841-1895

Jusqu’au 22 septembre 2019

Musée d’Orsay, 1 rue de la Légion d’Honneur, Paris 7e

Le musée d’Orsay organise la première exposition monographique depuis 1941, consacrée à l’une des artistes phares du groupe des Impressionnistes, Berthe Morisot (1841-1895). Tableaux issus de collections privées ou sortis des réserves publiques pour la première fois depuis cent ans surprennent le visiteur par leur audace !


Berthe Morisot, Jeune femme à sa fenêtre (Portrait de Mme Pontillon), 1869.
Huile sur toile © Image courtesy National Gallery of Art, Washington

Dès les premiers portraits de Berthe Morisot, on devine la farouche volonté d’indépendance de la jeune femme, née dans un milieu « austèrement bourgeois » selon A. Renoir.

Si dans ce milieu les femmes sont éduquées aux arts, Berthe Morisot dépasse la pratique d’amateure pour vivre de son art. Elle présente des oeuvres aux Salons officiels et sera la seule femme aux côtés des Impressionnistes lors de leur première exposition en 1874.

Figure majeure du mouvement, elle participe à chacune de leurs expositions, sauf en 1879 après la naissance de sa fille Julie, avec Eugène Manet, frère d’Edouard. Elle sera proche également de Pissarro, farouche défenseur d’une carrière en marge des circuits officiels, de Degas qui portraiture son mari également peintre, de Renoir, Monet et Mallarmé.

Le parcours se focalise sur les tableaux de figures en plein air ou à l’intérieur et les portraits, en particulier ceux de ses proches, dont sa soeur Edma et sa fille Julie.


Berthe Morisot, Femme à sa Toilette, 1875-1880. Huile sur toile.
© Image Art Institute of Chicago

« Sur les 423 peintures répertoriées par le plus récent catalogue raisonné, 69,5% sont consacrées à la figure, qu’il s’agisse de portraits, de scènes d’intérieur ou de plein air avec des personnages. C’est également la part de son oeuvre que l’artiste a choisi de montrer en priorité : de son vivant, on peut estimer qu’elle a exposé 98 tableaux de figures et portraits, contre 36 paysages et 3 natures mortes », commente Sylvie Patry (conservatrice générale, directrice de la conservation et des collections du musée d’Orsay), co-commissaire de l’exposition.


Berthe Morisot, En Angleterre (Eugène Manet à l’île de Wight), 1875. Huile sur toile
© Musée Marmottan Monet, Paris / the Bridgeman Art Library.

Renversant l’image traditionnelle, Berthe Morisot, qui a gardé son nom de jeune fille comme signature, représente son époux en train de s’occuper de leur fille, tandis qu’elle – la femme – travaille.

En représentant ses modèles dans le cadre de leur activité quotidienne, l’artiste s’approprie des thématiques modernes (intimité de la vie bourgeoise de l’époque, goût de la villégiature et des jardins, importance de la mode, travail domestique féminin), qu’elle traite de manière audacieuse : touche rapide et non finie (visage ou pieds non terminés, silhouettes fugaces au bord de la Tamise). Ce qui confère à ses tableaux une atmosphère floutée et mystérieuse.

Si les sujets représentés sont souvent féminins, leur traitement est loin de l’être ; une artiste audacieuse à découvrir !

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