Henri-Edmond Cross (1856-1910)
Jusqu’au 10 décembre 2008
Galerie de la Présidence, 90, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008
La Galerie de la Présidence présente une splendide exposition de soixante aquarelles d’Henri-Edmond Cross (1856-1910). Une figure majeure du courant néo-impressionniste dont les aquarelles sont rares sur le marché de l’art…
L’exposition révèle les paysages méditerranéens lumineux d’Henri-Edmond Cross, marqués par le pointillisme. D’abord naturaliste, le peintre devient l’un des plus fervents défenseurs du divisionnisme au début du XXe siècle. Aux côtés de Georges Seurat (1859-1891) et Paul Signac (1863-1935) avec qui il fonde le Salon annuel des Indépendants en 1884. L’association qui gère le Salon propose au public des oeuvres d’art rejetées par le Salon officiel de Paris et se différencie du Salon des Refusés (1863) par sa totale indépendance vis à vis des insitutions officielles. Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte (1884-86) de Seurat est considéré comme l’une des pièces fondatrices du mouvement divionniste, encore appelé impressionnisme scientifique.
Le pointillisme se base sur la division optique, la décomposition des teintes. L’un des tableaux clés de l’exposition représente une Famille de cygnes. Henri-Edmond Cross, de son vrai nom Delacroix – l’artiste traduit son patronyme en anglais en 1883 – habite alors à Paris (il est né à Drouaix). Il aime se promener au Bois de Boulogne, où il admire les cygnes filant sur l’eau.
A partir de 1891, H.-E. Cross part s’installer dans le Var, au Lavandou (près de Bormes-les-Mimosas). Le peintre et son épouse y reçoivent souvent leur voisin belge Théo van Rysselberghe (1862-1926), Henri Manguin (1874-1949), P. Signac, et Henri Matisse (1869-1954). C’est Cross qui initie ce dernier à l’aquarelle et à l’usage de couleurs flamboyantes. Cette influence sera primordiale pour Matisse car elle le mène sur la voie du Fauvisme.
Les paysages de Cross traduisent la luminosité provençale (cf. Soleil derrière les arbres), les variations teintées de la mer (cf. Bateau dans le soir sur la mer, La montagne rose sur la mer), le bruissement du va-et-vient de l’eau et du vent qui effleure le feuillage des arbres (cf. Bord de mer aux quatre arbres, Pinède devant la mer).
Les conditions physiques du peintre diminuant, il se fait construire un cabanon sur la plage pour y ranger son matériel et peindre juste en face de la mer. Comme son contemporain expressionniste allemand Emil Nolde. A la différence que ce dernier devait peindre à l’intérieur du cabanon en raison de conditions météorologiques moins clémentes!