Jusqu’au 17 décembre 2017
Fondation Henri Cartier-Bresson, 2 impasse Lebouis, Paris 14e
La Fondation Henri Cartier-Bresson présente une centaine de tirages de l’écrivain, photographe et réalisateur Raymond Depardon. Un parcours axé autour de quatre thèmes : la terre natale / le voyage, la douleur / l’enfermement. Une relecture de son oeuvre, de la ferme du Garet (Villefranche-sur-Saône) de ses parents à aujourd’hui, avec l’écriture comme fil rouge.
L’exposition a été conçue par Agnès Sire, directrice de la Fondation HCB et l’artiste lui-même. Difficile de faire des choix tant l’étendue de son travail est vaste, de ses voyages à travers le monde à Paris, sa base arrière, « une retraite pour réfléchir et finir les travaux en cours » ; du reportage pour la presse au documentaire d’auteur. « Trop de possibles ! », s’exclame A. Sire.
Le choix s’est alors porté sur un parallèle de thématiques et le rôle essentiel de l’écriture dans l’oeuvre de R. Depardon. « De Villefranche-sur-Saône qui l’a vu grandir, à Paris, sa terre d’adoption, ce territoire est un point d’ancrage fort entre ses multiples déplacements. Le voyage, les allers et retours incessants ont fait de lui un expatrié de l’intérieur. Témoin de la La douleur dans ses nombreux reportages et à son écoute, Raymond Depardon entretient également un rapport complexe à L’enfermement« , poursuit la commissaire de l’exposition.
« Je suis hanté par des mauvaises pensées et la seule façon d’arrêter ces mauvaises pensées, c’est de faire de nouvelles photos, de nouvelles pensées… », explicite l’artiste.
Vietnam, Afrique, Paris, hôpital psychiatrique de San Clemente (petite île vénitienne) se dévoilent par des images « calmes, sans éloquence particulière, mais chargées de sentiment », commente l’artiste. « Je ne veux pas rapprocher des peuples qui n’ont rien à voir ensemble. La seule chose que je peux rapprocher, c’est ma façon de voir ».
Je n’ai pas trouvé que ses photographies étaient anodines ! Une ou deux peut-être, de composition classique plus que banale. Mais toutes ont pour elles un moment non décisif, un « temps faible », selon les mots de l’artiste, que l’on ressent parfaitement. On perçoit que le photographe ne cherche pas la performance, ni à prouver quelque chose. Ni touriste, ni reporter, Raymond Depardon parvient à se fondre dans l’environnement qui l’entoure. Et cette absence fait ressortir dans ses images une multitude de pensées qui ont font toute leur force.