Pierre-Joseph Redouté (1759-1840)
Jusqu’au 29 octobre 2017
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Musée de la Vie romantique, 16 rue Chaptal, Paris 9e
Le Musée de la Vie romantique présente l’oeuvre de Pierre-Joseph Redouté (1759-1840), surnommé le « Raphaël des Fleurs ». Tant l’élégance de ses fleurs n’a d’égale que la justesse de ses représentations de la nouvelle flore ornant les jardins parisiens.
Peintre botaniste, Pierre-Joseph Redouté (naît à Saint-Hubert, dans les Ardennes belges ; s’installe à Paris en 1783) a donné ses lettres de noblesse aux sciences naturelles, en collaborant avec les plus grands naturalistes de son temps. Au sein du Muséum national d’Histoire naturelle (1793-1840), il est Maître de dessin, chargé de reproduire à l’aquarelle sur vélins les plantes rapportées des quatre continents.
Peintre des souveraines, de l’impératrice Joséphine qui collectionne les plantes de tous pays à Malmaison, à la reine Marie Amélie, P.J. Redouté est également graveur, éditeur, et professeur. Il ouvre son atelier aux femmes qui y gagnent une reconnaissance publique mais rarement les faveurs de la critique du Salon. Exceptée pour Elise Bruyère (1776-1842) qui sera la première femme à recevoir une médaille pour une peinture de fleurs et à entrer au musée du Luxembourg.
« La fleur donne le miel : elle est la fille du matin, le charme du printemps, la source des parfums, la grâce des vierges, l’amour des poètes, elle passe vite comme l’homme, mais elle rend doucement ses feuilles à la terre » F.-R. Chateaubriand, Des plantes et de leurs migrations », Génie du christianisme, 1802).
Entre la fin de l’Ancien Régime et la Monarchie de Juillet, la fleur fait l’objet d’une passion qui est exposée sur les portes-bouquets des dames, leurs éventails, les bijoux. Des tentures, broderies pour des robes de cour, papiers peints et porcelaines témoignent de cet engouement pour la fleur, sublimée par Redouté, en particulier ses Roses. Au début du XIXe siècle l’industrie de la soie éclos et un Salon des Fleurs met à l’honneur ce genre pictural. « Redouté a initié cet engouement pour une flore devenue, au-delà du simple motif, un objet particulier empreint de l’esprit du temps, « commente Jérôme Farigoule (Directeur du musée de la Vie romantique), commissaire de l’exposition.
Mais ses bouquets aquarellés et ses albums finissent par passer de mode, et les difficultés financières s’amoncellent jusqu’à sa mort. Redouté tombe dans l’oubli, à l’image de ce genre pictural considéré alors comme mineur par rapport à la peinture d’Histoire.
Parallèlement à cette exposition, Ateliers d’Art de France a demandé à 26 créateurs contemporains de dialoguer avec les fleurs de P.-J. Redouté.
Des oeuvres à voir au sein des collections permanentes et dans la cour du musée. En particulier :
Une branche décorative en bronze avec des fleurs de magnolia en porcelaine de Samuel Mazy, créée spécialement pour l’exposition ;
La fleur Rumeur du monde (2017), de Valérie Tanfin, dont les pétales sont en plumes et tiges métalliques, réalisée avec un grand effet illusionniste, qui se répand comme un lierre sur les cimaises du musée ;
Le paysage poétique Herbier de Cécile Chareyron, qui représente à la fois un coeur humain en pleine éclosion et un visage de jeune femme parsemée de motifs floraux ;
Le tableau en volume de Ferri Garcès, créé à partir de papier sulfurisé, dont les composants sont pliés individuellement pour former un Hibiscus (2015).
Une collaboration exceptionnelle pour un parcours qui rend hommage au printemps !