Jusqu’au 21 septembre 2015
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-LE-VITRAIL-CONTEMPORAIN-VITRA.htm]
Catalogue de l’exposition :
Cité de l’architecture & du patrimoine, 1 place du Trocadéro, Paris 16e
L’art du vitrail est intimement lié à l’Histoire, comme en atteste l’exposition sur « Le vitrail contemporain » (de 1945 à nos jours), à la Cité de l’architecture & du patrimoine. Car, après la Seconde Guerre mondiale, il s’agit remplacer les nombreux vitraux endommagés lors du conflit…
Le parcours présente 130 oeuvres tirés de 44 édifices différents, essentiellement des cathédrales. Parmi les plus emblématiques figurent Metz (Chagall, Bissière et Villon), Reims (Chagall), Tours (Collin-Thiébaut), et Nevers (Alberola, Rouan, Honegger, Ubac, Viallat). Citons aussi les églises de Villenauxe-la-Grande (Tremlett), Varennes-Jarcy (Benzaken) ou l’abbatiale de Conques (Soulages).
Point de départ de l’exposition, les années d’après-guerre marquent un double tournant pour l’art du vitrail. D’une part, des vitraux sont commandés à des artistes non chrétiens pour l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce (plateau d’Assy, Haute-Savoie). D’autre part, des vitraux non figuratifs sont posés pour la première fois en 1948, réalisés par Alfred Manessier pour l’église des Bréseux (Doubs).
Entre 1950 et 1965, l’Eglise construit pas moins de 2 000 lieux de culte et offre aux artistes de nouveaux champs d’expérimentation. Ce contexte particulier est à l’origine de créations inédites comme celles de Le Corbusier à Ronchamp ou Matisse à la chapelle de Vence, qu’il considère comme le chef-d’oeuvre de sa vie. Cette envolée artistique s’accompagne de nouvelles techniques, telle la dalle de verre qui connaîtra son âge d’or.
Metz reçoit la première commande de vitraux d’avant-garde pour un Monument historique avec des œuvres commandées à Villon (1957), Roger Bissière et Marc Chagall (1964). Cette initiative ouvre la voie à d’autres commandes dans les années 1960-1970, comme la pose des vitraux de Vieira da Silva (1963) et de Sima (1967) dans l’église Saint-Jacques de Reims ou ceux de Jean Bazaine à l’église Saint-Séverin à Paris (1970).
L’exposition présente également les derniers travaux en cours avec la création de vitraux pour la cathédrale de Tours et celle de Lyon.
En dehors des lieux de culte, le vitrail s’invite désormais dans les édifices privés et publics (parking municipal à Troyes, gymnase parisien, HLM), comme on peut le voir dans la salle de projection (au-dessus de l’espace principal de l’exposition). Les commandes publiques favorisent un nouveau langage esthétique qui se traduit par une coopération fructueuse entre peintres verriers et artistes. Ainsi des ateliers Duchemin avec Aurélie Nemours, Sarkis, Carole Benzaken et Stéphane Belzère ou encore l’atelier Fleury avec Pierre Soulages.
Très bien conçue, dans une scénographie sobre et concise, l’exposition s’accompagne de plusieurs films documentaires. Elle désacralise l’image du vitrail – en le décrochant de ses hauteurs pour le mettre à portée de regard – et offre un regard novateur sur cet art unique en France et au monde. Une exposition que l’on peut même voir avec des petits, à qui plairont les couleurs vibrantes des vitraux !