Jusqu’au 19 janvier 2015
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-LE-MAROC-M-DI-VAL-LOUMA.htm]
Musée du Louvre, Hall Napoléon, Paris Ier
Le musée du Louvre s’associe à l’Institut du Monde Arabe pour présenter deux expositions exceptionnelles sur le Royaume du Maroc : le Louvre aborde son histoire médiévale tandis que l’IMA s’intéresse aux artistes contemporains.
Depuis l’ouverture en 2012 des nouvelles salles du département des arts islamiques du musée du Louvre (conçues par les architectes Mario Bellini et Rudy Ricciotti), il n’y avait pas eu d’exposition d’envergure. Celle-ci en constitue un premier volet grâce à un partenariat avec le Royaume du Maroc signé fin 2012.
Si vous vous êtes promené dans ces superbes salles, vous vous êtes peut-être rendu compte qu’elles n’exposent que de très peu d’oeuvres marocaines car le Royaume du Maroc a très tôt protégé son patrimoine culturel. Donc, à moins de voyager là-bas…
Le visiteur est superbement accueilli dans le hall Napoléon par un lustre de la mosquée al-Qarawiyyin (mosquée des Kairouanais) de Fès.
Le parcours se déroule ensuite de manière chronologique sur une période s’étalant du XIe au XVe siècle, apogée de l’Occident islamique – le Maroc se définissait alors comme « l’Occident le plus éloigné » (Maghreb al-Aqsa).
Pour la première fois, cette entité est unie et dirigée par une succession de dynasties berbères. Les Almoravides (1049-1147), Almohades (1147-1269) et Mérinides (1269-1465) vont concourir à cette apothéose, tant historique qu’artistique.
Chaque dynastie consolide cet empire qui s’étend de l’Afrique subsaharienne au nord de l’Espagne, jusqu’à la Libye à l’est. Elles dirigent leur pouvoir depuis des capitales, qui servent de second fil conducteur à l’exposition : Fès pour les Almoravides ; Marrakech, Rabat et Séville pour les Almohades ; Fès Jdid (« Fès la nouvelle ») pour les Mérinides.
L’exposition présente ainsi 120 oeuvres marocaines produites à Fès, Rabat, Marrakech, Aghmat et Tinmal mais aussi à Ceuta, Séville et Cordoue. L’exposition bénéficie en outre de prêts d’institutions culturelles européennes (Londres, Copenhague, Pise, Berlin) et au-delà (Commentaire de La Misha du IIIe siècle, écrit en judéo-arabe, en provenance de The National Library of Israel, Jerusalem).
A noter également : la réunion inédite de segments de la chasuble dite « suaire de saint Exupère » (XIIIe sicle) de la basilique saint Sernin de Toulouse, dont des fragments ont été coupés et vendus à différents musées européens (!).
Autrement, le gros des oeuvres se concentrent autour d’éléments d’architecture (portes, chapiteaux), de mobilier et objets de culte (astrolabes, impressionnants minbars – chaires à prêcher pour la prière du vendredi -, bassins d’ablutions, pièces de monnaie, corans enluminés).
Hormis quelques pièces décoratifs vraiment fragmentés, à se demander si vraiment cela apporte une vision intéressante pour le visiteur -, la majorité des oeuvres relèvent d’un travail artisanal autour du métal, de l’ivoire et de la soie, d’un raffinement à couper le souffle. Ils sont replacés devant des clichés d’archive qui permettent de les percevoir dans leur environnement. Seule manque une carte pour visualiser l’étendue de cet ancien empire et localiser les villes qui l’ont fait fleurir.
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