Jusqu’au 18 mai 2014
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Musée du quai Branly, Mezzanine Est, Paris VII
L’initiation marque un moment essentiel dans la vie des individus sur le continent africain. Créé par les Toma de Guinée, le Poro (ensemble des rites iniatiques) s’est propagé dans toute l’Afrique de l’Ouest. Le musée du quai Branly nous éclaire sur le secret qui entoure le Poro. Le visiteur est accueilli par quelques sculptures en pierre qui seraient datées du XVIe siècle, soit concomitantes à la naissance du Poro. Afin d’ancrer l’idée qu’il s’agit d’une institution ancienne, explique Aurélien Gaborit, commissaire de l’exposition.
Le Poro naît à une époque troublée en Afrique de l’Ouest, marquée par la dislocation des grands empires africains médiévaux, qui a conduit à de vastes migrations humaines.
Le Poro des Toma a lieu environ tous les sept ans. Le début de l’initiation des garçons [il existe un Poro des femmes mais il reste à être étudié] est annoncé par l’apparition de personnages costumés et masqués au sein du village.
Le parcours se consacre ensuite à la présentation des masques Toma mais aussi Sénoufo (Côte d’Ivoire et Mali), Bassa (Libéria) , Mendé (Guinée et Sierra Leone), qui ont tous adopté et adapté le Poro.
Les masques des Toma font l’objet d’une différenciation typologique en fonction de leur usage. Le plus connu d’entre eux est le masque Angbaï, masque plat au front proéminent, sous lequel se dissimulent les yeux. Il est doté de cornes sculptées et d’oreilles pointus. Il est dépourvu de bouche pour symboliser le secret. Thème abordé dans la dernière partie de l’exposition.
« Le Poro c’est, avant tout, former les personnes à savoir garder un secret, tisser des liens invisibles, même au regard de certains initiés, entre les différents membres du Poro, et au-delà, avec d’autres communautés », commente A. Gaborit.
Certains initiés peuvent, par la suite, intégrer la hierarchie du Poro qu’il faut comprendre comme une organisation politique, commerciale, militaire, omniprésente dans la vie des Toma. Et d’apprendre ainsi de manière surprenante que les Toma étaient très impliqués dans l’esclavage, capturant des hommes pour les vendre comme esclaves…
A voir aussi, l’exposition tandem (Mezzanine Est) : « L’Atlantique Noir » de Nancy Cunard, Negro Anthology (1931-1934).