Camouflages

Joan Fontcuberta

Jusqu’au 16 mars 2014

Maison Européenne de la Photographie, 5/7 rue de Fourcy, Paris IV

La Maison européenne de la Photographie attire le visiteur avec les photographies de David Lynch et on se retrouve à admirer celles de Joan Fontcuberta. Les premières étant quelque peu décevantes…

Une quarantaine de photographies en noir et blanc illustrent l’esprit déjanté de David Lynch, cinéaste reconnu, artiste plasticien, designer et musicien. Comme nous l’avait fait découvrir la Fondation Cartier pour l’art contemporain (2007).

Seulement, la précédente exposition avait un peu plus de teneur. Celle de la MEP est sans prétention. La première partie présente quelques oeuvres intéressantes avec des jeux d’images à partir de têtes humaines. La seconde partie montre des scènes d’intérieurs, plutôt glauques et sans accroche particulière. Le visiteur, attiré par la notoriété de David Lynch, se fait un tant soit peu avoir ici. Mais heureusement….

… L’ensemble de l’oeuvre de Joan Fontcuberta, disséminée entre les divers étages de la MEP, frappe par sa force photographique. Cet artiste contemporain catalan manipule la photographie documentaire pour dénoncer la rhétorique d’autorité – celle de la science, de la religion, du journalisme, de la politique et même de l’art.

Ainsi, la série Herbarium s’affiche comme une collection de fausses planches botaniques, photographiées à la manière de Karl Blossfeldt. La nature glorifiée est ici porteuse d’illusion, l’artiste souhaitant dénoncé le réalisme comme croyance.

La série Constellations se veut encore une ode à la nature, en l’occurrence au système de la voie lactée. Sauf qu’en réalité il s’agit d’empreintes de moustiques écrasés sur le pare-brise de la voiture de J. Fontcuberta!

Spoutnik dénonce l’idéologie qui a conduit l’Etat russe a falsifié la disparition du cosmonaute Ivan Istochnikov lors du lancement de Soyouz 2 pour atteindre la lune. Il s’est littéralement volatilisé dans l’espace. En pleine guerre froide avec les Etats-Unis, l’URSS a préféré nié l’existence de cet homme pour ne pas perdre la face.

Quant au titre de l’exposition « Camouflages », il provient de la série Orogenesis, composée de paysages virtuels mais vraisemblables, réalisés à partir du logiciel topographique Terragen. Chaque paysage forme un portrait inspiré des chefs-d’oeuvre de la peinture, et intègre des éléments de la physionomie de l’artiste, camouflée à travers les différents espaces de la MEP.

 

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