Jusqu’au 26 janvier 2014
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Musée du quai Branly, Galerie Jardin, Paris VII
Canaque en français, un terme devenu tellement péjoratif après la colonisation que les Kanaks de Nouvelle-Calédonie ont choisi la dénomination anglaise en 1986. L’exposition que leur consacre le musée du quai Branly témoigne d’une culture essentiellement orale, en quête de reconstruction identitaire.
Le visiteur est plongé dans une atmosphère océanienne en faisant face à des appliques qui ornaient la porte de la Grande maison – centre de la société kanak, le clan s’y assemble autour de son chef -, sur un son de flûte interprétant le chant du monde, préalable à la parole.
Les sections sont ensuite découpées en cinq principes fondamentaux de la conception kanak du monde:
– le verbe et la parole Nô transmise par le chef ou grand aîné. Il incarne la parole du groupe ;
– les maisons : grandes cases construites autour d’un poteau central qui supporte une flèche faîtière – « visage » de la maison s’élevant haut dans le ciel -, autels aux esprits et traces des maisons des ancêtres ;
– le taro, symbole féminin et l’igname, symbole masculin : importance du lien au végétal, culture nourricière autant qu’incarnation de la chair des ancêtres ;
– les ancêtres et les esprits ;
– la personne et les liens avec autrui : la solidarité est au coeur de la société kanak et est rappelée à chaque grande occasion de la vie.
Le parcours présente le « visage » d’une culture et son « reflet », c’est à dire comment elle est perçue par les autres, autrement dit les colonisateurs. Napoléon III ordonne l’abordage de l’île en 1853. Une décision soutenue par la mission catholique, qui voit là l’occasion d’habiller ces sauvages et de combattre leur idolâtrie païenne. Danses et rituels sont interdits. En revanche, les congrégations religieuses fournissent des observateurs de talent, bien que biaisés par l’idéologie chrétienne. Ils ont laissé des écrits et rapporté des collections, prisées par les musées européens.
Des objets rituels et quotidiens devenus chefs-d’oeuvre. Une exposition qui montre, selon Roger Boulay, ethnologue, spécialiste de la culture océanienne, « comment, dans le mouvement de l’histoire, le regard se construit ».