Musée du Luxembourg, 19 rue de Vaugirard, 75006
13 septembre 2006 – 21 janvier 2007
Tiziano Vecellio, dit Titien (1488/90-1576), issu de la petite noblesse vénitienne, aime les honneurs et l’argent. Deux expédients que le puissant Charles Quint – sacré empereur germanique, roi d’Espagne et de Sicile en 1530 – lui offre en le nommant peintre officiel de sa cour.
« Titien est digne d’être servi par César »
L’empereur ne peut plus de passer de son protégé. Il paie l’artiste 1.000 écus d’or par portrait. En contrepartie, Titien lui offre la gloire éternelle en l’immortalisant dans une peinture mythique – la victoire de Mühlberg (24 avril 1547) du roi Catholique face à la fronde de princes protestants menés par Frédéric de Saxe – qui servira de modèle aux portraits équestres de Rubens , Van Dyck, Velasquez et Rembrandt.
Le monarque est représenté figé, symbole du pouvoir temporel, en contraste avec l’humanité – dans sa grandeur comme dans ses vices – qui se dégage des portraits des cardinaux, nobles, et autres personnalités de pouvoir intellectuel et/ou financier.
Tous s’empressent – de Rome, Paris, à Madrid – auprès du maître pour se faire tirer le portrait…bien que le résultat ne soit pas toujours flatteur. Tel ce portrait de son ami Pietro Aretino dit l’Arétin – homme de lettres toscan – qui apparaît dans toute sa massivité dans un effet naturaliste radical que perfectionne Titien.
Car, le génie de Titien s’exprime dans l’art de capturer les sentiments intérieurs de ses sujets. « Un voleur d’âmes », dira-ton. Cette faculté à extirper la psychologie de ses contemporains se révèle de manière magnanime dans sa volonté – moderne pour le XVIème siècle – de représenter les femmes, en tant qu’êtres à part entière, disposant d’atouts autres qu’une enveloppe charnelle.
Son portrait de Laura Dianti (1523-1528) – maîtresse puis épouse du duc de Modène et Ferrare, Alphonse Ier d’Este -, peau claire dans une robe bleue qui contraste avec les couleurs chaudes et sombres de son page éthiopien, est tout aussi émouvant et sensuel que sa Vénus et Amour (1555), dénudée, ou sa Danaé (1544-46) alanguie, commandée par le cardinal Alexandre Farnèse…
Portraits religieux, bibliques – comme sa Judith (1565), libératrice ou castratrice, selon, qui a séduit puis tué le général Holopherne qui martyrisait le peuple juif – épiques (cf. le portrait du commandant des armées florentine et venitienne, Francesco Maria della Rovere, 1536-38), lyriques (cf. Dame devant une partition et deux hommes, 1485-1550), mythologiques. A 20 ans, Titien maîtrise tous les genres picturaux.
Né dans le petit village de Pieve Di Cadore, Titien part très jeune, à neuf ans, étudier dans les ateliers des peintres de la Sérénissime. Pris en charge par les frères Bellini, Gentile – peintre officiel et responsable de la décoration du palais des Doges – et Giovanni, Titien passe ensuite sous la tutelle de Giorgione. De son maître impétueux, l’élève acquiert l’aisance du trait, du geste, et de la couleur grâce à la peinture à huile, héritée des Flamands.
La similarité de la technique est telle que les premiers tableaux de Titien se confondent avec ceux de Giorgione. Mais Titien prend des libertés et renouvelle le genre du portrait. A l’immobilité des sujets, souvent rêveurs, il préfère leur insuffler une vie intérieure, par un geste, et surtout, un regard.
Titien accentue les contrastes des zones sombres – dans sa gamme chromatique vestimentaire qui vise à révéler la finesse et l’élégance de ses sujets – avec des détails lumineux dans le visage. Il influencera beaucoup – parmi ses illustres élèves dont font partie Le Tintoret, Véronèse, Jacopo Bassano – le Gréco, qui rapporte en Espagne les innovations du colorito vénitien.
Une exposition raffinée, qui présente des portraits de Titien provenant de nombreuses collections internationales, rarement vues en France. D’autres artistes – dont Rubens, Lorenzo Lotto, Parmigianino, Tintoret, Paris Bordone – entourent l’oeuvre du grand maître de la Renaissance italienne et permettent la comparaison des styles. Mais le Muxée du Luxembourg étant restreint et sombre, les effets de contre-jour paralysent la visibilité des légendes attenantes aux peintures. A trop vouloir privilégier l’esthétique, cette exposition risque de manquer à sa fonction pédagogique . Evitez les heures d’affluence donc!
Eclairage insuffisant, prix d’entrée excessif, cartouches et panneaux peu lisibles, audio guide catastrophique (cf ma note à ce propos sur mon blog « Au fil de l’art »): malgré la qualité des oeuvres présentées, cette exposition est très loin de m’avoir convaincue ! Le Musée du Luembourg devrait prendre modèle sur Orsay ou le Grand Palais !
ba moi en tt cas jai bien aimé cette representation au contraire je trouve ke l’eclairage est bien fait car bien kil fasse sombre les tableau son bien mis en valeur voila